Casino : rien ne va plus pour son PDG Jean-Charles Naouri

La tourmente s’intensifie pour Jean-Charles Naouri, le patron du groupe de distribution Casino – magasins du même nom, Monoprix, Franprix, Cdiscount. Ce jeudi matin, il a été entendu par la police dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire de Paris, pour « manipulation des prix en bande organisée », « corruption privée, active et passive », ainsi que « délit d’initié » . Cette garde à vue fait suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire, en février 2020, par le Parquet national financier, suite à un signalement de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Selon l’AFP, la récente documentation financière du groupe révèle que cette enquête « des dérives d’une procédure engagée contre un ancien consultant du groupe Casino » et précise que le groupe en tant que « les responsables concernés contestent formellement ces allégations et ont pris toutes les mesures nécessaires ». Selon des sources interrogées par l’agence de presse, les liens entre Jean-Charles Naouri et le patron de presse Nicolas Miguet sont mis en cause. Ce dernier a déjà été condamné pour évasion et fraude fiscales. L’AMF l’a également épinglé pour manipulation de cours.
La garde à vue du patron du groupe de distribution intervient à un moment plus que délicat pour l’entreprise. Acculé par une dette impressionnante de 6,4 milliards d’euros fin 2022, le groupe a annoncé, vendredi 26 mai, entamer une procédure de conciliation. Sous l’impulsion du tribunal de commerce de Paris, le groupe Casino, incapable de réduire sa dette, entend négocier sa restructuration avec ses créanciers.
L’enquête du Parquet national financier va-t-elle alors accélérer la perte de contrôle de Jean-Charles Naouri sur son entreprise ? En tout cas, la fragilité du groupe suscite des envies. Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky – déjà actionnaire à 10 % – et le groupe de distribution Teract (Gamm vert, Jardiland) espèrent entrer ou conforter leur place dans l’actionnariat de Casino. Les 56 000 salariés en France, eux, observent d’un œil inquiet la dégradation de la santé financière de leur groupe. Reçus à l’Assemblée nationale par le député FI Éric Coquerel, le 15 mai, les représentants CGT des enseignes Casino ont interpellé : « À quelle sauce serons-nous mangés demain ? »
Grb2