Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni fournissent de telles armes à l’armée ukrainienne depuis 2023, mais refusent de permettre à Kiev de les utiliser contre le territoire russe.
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Des discussions qui pourraient changer le rythme du conflit en Ukraine. Le Premier ministre britannique Keir Starmer devait s’entretenir vendredi 13 septembre à Washington avec le président américain Joe Biden de la possibilité d’autoriser Kiev à utiliser des missiles à longue portée contre la Russie. Kiev réclame depuis plusieurs mois que ses alliés lèvent les restrictions pour lui permettre de frapper profondément sur le sol russe sur des cibles militaires jugées « légitime »comme des bases aériennes d’où décollent des avions pour bombarder l’Ukraine.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni fournissent depuis 2023 des missiles à longue portée à l’armée ukrainienne, mais ont interdit à Kiev de les utiliser contre le territoire russe. Il s’agit principalement de missiles ATACMS (fournis par les États-Unis, certains d’une portée de 300 km), mais aussi des Storm Shadows (envoyés par le Royaume-Uni, d’une portée de 250 km) et des Scalps (de la France, d’une portée d’environ 250 km). Pour l’heure, ces missiles de précision ont par exemple été lancés contre des installations en Crimée.
Pour comprendre les enjeux de cette négociation, il faut s’intéresser à la carte des bases militaires russes. Fin août, l’Institute for the Study of War (ISW), un centre de recherche basé aux Etats-Unis, a publié une carte de près de 250 installations militaires russes à portée de missiles livrés par les Occidentaux. Bases aériennes, équipements de communication, régiments, dépôts pétroliers… Nous avons représenté ces 245 points stratégiques, compilés en open source par le think tank, dans la carte ci-dessous, ainsi que la zone concernée par la portée maximale des missiles ukrainiens.
Pour les militaires ukrainiens, les installations russes les plus stratégiques à détruire pourraient être les défenses aériennes et les bases aériennes, qui apparaissent sur cette carte. Mais aussi les lignes ferroviaires, qui permettent à Moscou d’acheminer du matériel vers les zones de combat. Le défi pour Kiev est de présenter à ses alliés un plan des cibles en Russie. Pour l’instant, l’armée ukrainienne ne peut frapper l’intérieur russe qu’avec des missiles ou des drones fabriqués localement.
Vladimir Poutine a déclaré que permettre à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée signifierait que « Les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie »Tout changement dans les règles doit donner lieu à une réponse. « approprié »a ajouté le Kremlin. « Chaque décision de ce type prise par l’Occident est une preuve supplémentaire du caractère justifié, nécessaire et non conventionnel de l’opération spéciale. » en Ukraine, a déclaré mercredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, selon des propos rapportés par l’AFP.
En juin, Moscou avait déjà pointé du doigt les Etats-Unis, après le tir de plusieurs missiles ATACMS en Crimée, qui avaient fait, selon le gouverneur installé par Moscou, trois morts, dont deux enfants, et une centaine de blessés. « Responsabilité pour l’attaque délibérée de missiles contre des civils à Sébastopol (ville de Crimée) « La responsabilité principale incombe à Washington, qui a fourni ces armes à l’Ukraine. » ainsi qu’aux autorités de Kiev, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué cité par l’AFP.
En attendant, plusieurs sources militaires américaines anonymes indiquent depuis plusieurs semaines que l’armée russe redéploie plusieurs installations en dehors du périmètre d’attaque des missiles ukrainiens. « 90 % des avions peuvent larguer des bombes planantes » Les missiles balistiques russes en Ukraine ont déjà été retirés de la portée de ces tirs, a déclaré un expert à Politico le 23 août.