CARTE. Visualisez le niveau des nappes phréatiques, en hausse partout sauf dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude
La situation s’est améliorée par rapport à 2023 : au 1er avril, 58 % des nappes phréatiques sont au-dessus des normales mensuelles en France métropolitaine, notamment grâce aux pluies du mois de mars.
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Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Les nappes phréatiques françaises sont en meilleur état qu’en 2023 à la même période et leur situation Est « globalement satisfaisant »rapporte le bulletin mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), publié mardi 16 avril.
Si la période de recharge des nappes phréatiques s’étend du début de l’automne au début du printemps, la situation s’est notamment améliorée grâce à un mois de mars très pluvieux. Météo-France a enregistré en mars un excédent pluviométrique de près de 85 % dans le pays par rapport à la période de référence (1991-2020).
Au 1er avril, 58 % des nappes phréatiques sont au-dessus des normales mensuelles en France métropolitaine, 15 % sont au niveau moyen tandis que seulement « 27% des points d’observation sont en dessous des normales mensuelles », résume le BRGM. « La situation est plus favorable que celle observée l’année dernière, en mars 2023, où 75% des niveaux étaient inférieurs à la normale », écrit le BRGM, qui attribue cette recharge aux pluies survenues « entre fin octobre et décembre » ainsi qu’en mars 2024.
Une situation « plus favorable » avant l’été
La carte fournie par le BRGM illustre cette amélioration de la situation. Les nappes phréatiques des Hauts-de-France, où des inondations à répétition ont touché le Pas-de-Calais cet hiver, se situent à des niveaux « élevés » ou « très élevés », à comparer à des niveaux « proches de la moyenne » ou « très élevés ». modérément faible » au 1er avril 2023.
Les nappes en Bretagne, dans l’Est de la France et dans le Sud-Est se portent également bien. « Les pluies très excédentaires de fin février ont été bénéfiques aux nappes phréatiques (du Sud-Est). Les niveaux sont en forte hausse sur les aquifères de la Côte d’Azur, de la Provence et du Languedoc. note le BRGM.
Pour Eric Sauquet, directeur de recherche en hydrologie à l’Institut national de recherches sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), le niveau actuel des nappes phréatiques permet d’envisager sereinement l’été prochain, avec un risque de sécheresse limité.. « Nous partons d’une situation plus favorable que les années précédentes, il y a un stock d’eau souterraine, le risque est bien moindre », il analyse auprès de franceinfo.
Un niveau « très préoccupant » Pyrénées Orientales
Seules les Pyrénées-Orientales et l’Aude souffrent. Les deux départements ont connu un déficit pluviométrique atteignant par endroits 50% en mars, ce qui a aggravé la situation de sécheresse qui touche la plaine du Roussillon. « Les nappes phréatiques de l’ouest du pourtour méditerranéen (ouest de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales) maintiennent des niveaux plus bas qu’en mars 2023 », explique ainsi le BRGM.
Selon l’hydrogéologue Violaine Bault, citée par l’AFP, « nous sommes vraiment au plus bas » dans les Pyrénées-Orientales. « La situation est très préoccupante et les prochaines semaines seront problématiques en termes de gestion de l’eau », craint Eric Sauquet. LLe BRGM craint que le département se dirige vers un nouvel été de restriction de l’usage de l’eau, après deux années de sécheresse. Selon le chercheur INRAE, les pluies au printemps, « en dehors des périodes favorables à la recharge des nappes phréatiques, car l’eau est utilisée par la végétation et les sols »ne résoudra pas les déficits accumulés depuis 2022.