Le « monkeypox » est au cœur de l’attention des autorités sanitaires depuis 2022. Cette année-là, près de 5 000 cas de monkeypox (MPOX) ont été détectés en France, mais il s’agissait d’une souche virale bénigne, le clade 2. Sauf que depuis le début de l’année, c’est le clade 1 qui se propage en Afrique, suscitant une inquiétude particulière chez les autorités sanitaires du continent.
Le 14 août, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale contre la maladie qui sévit depuis le début de l’année dans plus d’une douzaine de pays africains.
Une souche plus dangereuse détectée pour la première fois en septembre 2023
Une déclaration d’urgence de l’OMS déjà décrétée par le passé : déjà contre le monkeypox en 2022 mais aussi contre la grippe H1N1, Ebola, la polio, le virus Zika et le Covid-19. Pour expliquer cette nouvelle déclaration d’urgence contre le monkeypox, l’OMS évoque « la détection et la propagation rapide d’un nouveau clade (une souche virale, ndlr) dans l’est de la République démocratique du Congo, sa détection dans les pays voisins qui ne l’avaient pas encore signalé, et son potentiel de propagation en Afrique et au-delà ».
Ce clade, appelé « 1b », a été identifié pour la première fois en septembre 2023. Depuis, le Burundi, le Kenya et l’Ouganda ont également été touchés par cette souche virale, alors que ces pays avaient jusqu’alors été épargnés par la maladie.
Un cas en Suède, une suspicion en Argentine
La principale inquiétude est que ce clade, en raison de ses nouvelles mutations, se transmette davantage entre humains, notamment par voie sexuelle. Un cas a été détecté en Suède. Selon l’OMS, « il est probable que d’autres cas importés du clade 1 soient enregistrés dans la région européenne dans les jours et les semaines à venir ».
En Argentine, le cas suspect d’un membre d’équipage indien à bord d’un navire céréalier sur le fleuve Parana a conduit à la mise en quarantaine de l’équipage, soulignant l’inquiétude des autorités face à la nouvelle souche, a rapporté Reuters.
«Des épidémies multiples avec différents niveaux de risque»
Mais en plus du clade 1, le clade 2, moins inquiétant, continue de circuler, donnant des situations contrastées. « Nous ne sommes pas face à une seule épidémie : nous sommes face à plusieurs épidémies de différents clades dans différents pays avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ainsi, au Ghana, au Liberia, au Nigeria et en Afrique du Sud, c’est le clade 2, le moins mortel, qui domine. A l’inverse, en République centrafricaine et en République du Congo, c’est le clade 1 qui domine, tandis qu’au Cameroun, les deux clades circulent. En France, où le clade 2 continue de circuler, 107 cas d’infection par le virus Monkeypox (MPOX) ont été signalés à Santé publique France au cours des six premiers mois de l’année.
En 2024, 18 737 cas de Mpox dont 541 décès ont été recensés, toutes souches confondues, dans au moins 12 pays africains selon Africa CDC. En France, les voyageurs se rendant ou revenant de zones où circule le virus sont désormais systématiquement informés des mesures de précaution à adopter. 232 sites de vaccination sont ouverts sur l’ensemble du territoire, même si l’efficacité du vaccin, fiable contre le clade 2, contre le clade 1 est inconnue.