Carrefour lance l’offensive contre la « rétractableflation »

Publié le 8 septembre 2023, 11h40Mis à jour le 8 septembre 2023 à 11h47
A partir de lundi, les produits concernés par la « shrinkflation », c’est-à-dire dont le contenu a diminué alors que le prix est resté le même voire augmenté, seront marqués d’une étiquette dans les magasins du groupe Carrefour.
« C’est une pratique qui est inacceptable quand il y a une hyperinflation dont souffrent les Français », a dénoncé sur le plateau de « C dans l’air » le PDG du groupe, Alexandre Bompard. Ces étiquettes, révélées par le distributeur jeudi soir, afficheront la mention : « ce produit a vu son poids baisser, et le prix pratiqué par notre fournisseur augmenter », sur fond orange. Objectif de Carrefour : faire pression sur les constructeurs pour qu’ils négocient des baisses de prix.
Bercy veut aussi s’attaquer à cette pratique, légale à condition de modifier la mention du poids de l’aliment, mais qui peut induire le consommateur en erreur. Jeudi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé que dans le texte de loi qui sera présenté début octobre, visant à faire avancer les négociations commerciales entre distributeurs et constructeurs, « il y aura une disposition qui obligera les constructeurs montrer clairement la réduction du contenu lorsqu’ils conservent le même emballage ».
Une pratique marginale
Michel-Edouard Leclerc, dont le groupe est toujours numéro 1 de la grande distribution en France et plébiscité par les consommateurs en période d’inflation, s’est déclaré favorable à la décision du gouvernement. « Aujourd’hui, dans toutes les enseignes de distribution (…), on voit bien que cette pratique est une manière non transparente de tenter de faire monter le prix des produits », a-t-il jugé ce vendredi matin sur le plateau de BFM-TV, tout en assurant que la « rétrécissement et l’inflation » restait « marginale ».
De son côté, le directeur exécutif des achats et du marketing de Lidl France, Michel Biero, a également dénoncé cette pratique, la qualifiant de « vol ». Il a toutefois précisé que les produits vendus dans les magasins Lidl n’étaient pas concernés car il refusait de les commercialiser. « Je préfère arrêter le produit plutôt que d’accepter la démarque inconnue, ce n’est même pas pensable pour les consommateurs, c’est du vol », a-t-il expliqué, sur BFM-TV.
La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, a déjà chargé le Conseil national de la consommation de mener une enquête sur cette pratique. Cette analyse sera achevée « au plus tard le 31 mars 2024 », selon la lettre de mandat du CNC consultée par l’AFP.
Avec l’AFP