Carrefour et la bourse : quand ça veut pas, ça veut pas !
Des résultats satisfaisants (malgré de fortes difficultés au Brésil) et l’annonce d’une forte hausse du dividende n’y changent rien : l’action Carrefour est encore loin du niveau de juillet 2017 lors de la prise de fonction d’Alexandre Bompard.
Pour son exercice 2023, Carrefour a publié un chiffre d’affaires de 94,1 milliards d’euros, en hausse de 10% à base comparable (et de 3,5% à taux de change courants et carburants inclus). Dans le même temps, le résultat opérationnel recule de 5%, un problème moindre compte tenu des difficultés au Brésil et des effets de change, heureusement compensé par un rebond de la rentabilité en France (+19%). Il n’en reste pas moins que la Bourse n’a toujours pas « acheté » les résultats de Carrefour. Début mars, le cours de l’action se situait entre 15 et 16 euros. On est loin du niveau de juillet 2017 où Alexandre Bompard avait succédé à Georges Plassat.
Le bilan d’Alexandre Bompard est néanmoins présentable. En cédant des activités dans plusieurs pays (dont la Chine), il a recentré le groupe sur ses principaux marchés sans perte de chiffre d’affaires ni de résultats. Il a initié un objectif de virage numérique. Et fait preuve d’une solide discipline financière : en sept ans, la dette est passée de 3,7 milliards d’euros à 2,6 milliards d’euros. Pourtant, la Bourse boude !
Depuis trois ans, Alexandre Bompard s’est même mis en mode séduction… Le dividende est désormais versé en numéraire et son montant augmente régulièrement (+55% pour l’exercice 2023 !). Auxquels s’ajoutent des programmes de rachat d’actions susceptibles de soutenir le cours. 700 millions supplémentaires prévus pour cette année. Au lendemain de l’annonce des résultats, l’action Carrefour s’est envolée en Bourse (+5%) mais le coup s’est immédiatement atténué.
La Bourse doute en effet de la capacité de Carrefour à faire beaucoup mieux. C’est particulièrement vrai en France (principal marché avec environ la moitié de l’activité) où Carrefour est confronté à meilleurs que lui sur les prix et l’exécution : les indépendants en général et Leclerc en particulier. Mais la Bourse adhère en principe à une perspective. Et comme elle n’en voit pas vraiment…