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Caroline Ducey dénonce un viol sur le tournage du film « Romance », la réalisatrice nie

Caroline Ducey dénonce un viol sur le tournage du film « Romance », la réalisatrice nie

Caroline Ducey, premier rôle dans le film sulfureux Romance de Catherine Breillat, sorti en 1999, évoque dans un livre des scènes de sexe non simulées aboutissant à un viol. La réalisatrice nie catégoriquement.

Pour l’un, ce fut un « tournage cauchemardesque ». Pour l’autre, ce fut un « tournage radieux, avec des moments de dureté ». Que s’est-il passé sur le plateau du film ? Romancesorti en 1999, tandis que l’actrice principale dénonce, dans un livre Prédation (nom féminin) et avec l’hebdomadaire Le nouvel Obsaujourd’hui un viol pendant une scène ?

Des faits qui, selon Caroline Ducey, se seraient produits alors qu’elle était sous l’emprise de la réalisatrice Catherine Breillait, qui nie catégoriquement.

Au moment du tournage de ce film sulfureux, qui raconte l’histoire de Marie, frustrée sexuellement dans son couple et qui va enchaîner de nouvelles expériences jusqu’à se livrer au masochisme. A l’époque, le scénario se veut féministe, novateur. La sortie du film est entourée d’une autre nouveauté. Bien que non pornographique, le film contiendrait des scènes de sexe non simulées.

Scènes de sexe non simulées

Lorsque Caroline Ducey accepte le rôle, elle est étudiante et rêve de cinéma. Elle admire Catherine Breillat, voit en elle une « mère » de cinéma. Le nouvel ObsElle évoque sa « confiance absolue » envers le réalisateur. « Ni dans le scénario original ni dans le contrat que je signerai plus tard, il n’est question que ces scènes (de sexe) ne soient pas simulées », assure l’actrice.

Elle poursuit en expliquant qu’elle a refusé d’en parler avant le tournage ou même de répondre à une lettre dans laquelle elle lui demandait de ne pas la forcer à faire des choses qu’elle ne voulait pas faire.

Selon l’actrice, le premier écueil survient lors d’une scène avec François Berléand. Catherine Breillat « insiste » pour que l’acteur fasse une pénétration numérique « pour de vrai ». Devant l’insistance du réalisateur, les deux acteurs trichent. Quelques jours plus tard, Caroline Ducey découvre que Rocco Siffredi, la star du porno, est au casting et qu’elle doit tourner une scène avec lui.

« J’entends Catherine crier qu’elle a besoin de moi. J’arrive, elle me dit qu’elle a changé d’avis et qu’il faut tourner une scène de sexe, lui et moi », raconte-t-elle à l’hebdomadaire.

« Très vite, je sens qu’il essaie de me pénétrer, poursuit-elle. Je sens son pénis essayer de me pénétrer, mais mon corps se ferme. Rocco a l’élégance de ne pas me forcer. Alors on fait semblant. »

« Brûlure intense »

Le viol qu’elle dénonce intervient après ces deux événements. La scène en question est intitulée dans le scénario « L’étranger dans l’escalier », mais tout le monde l’appelle « la scène du viol ». « Je suis obligée d’entendre les mots ‘cunnilingus’ et ‘sodomie’, mais à ce moment-là, je ne sais même plus ce que j’entends. Catherine me demande d’enlever mes collants et ma culotte, pour des raisons de ‘réalisme’. J’obtempère », confie-t-elle.

« On démarre le moteur. Je ressens une brûlure intense : Reza (le partenaire) m’a fait un cunnilingus. Je perds connaissance, je plonge dans un trou noir. »

Caroline Ducey dit avoir « repris ses esprits » et murmure à sa partenaire de jeu « Tu m’écoutes, pas elle ». « Dans ses yeux, je vois qu’il comprend que s’il recommence, je vais le tuer », poursuit-elle, estimant que c’est cette réaction qui l’a « sauvée ».

Pourtant, l’actrice, 21 ans à l’époque, s’est plongée dans une longue descente aux enfers, marquée par cette scène, souffrant d’une « amnésie traumatique », dit-elle. Elle a sombré dans les addictions et a évoqué le poids qu’elle portait depuis 25 ans. Elle est revenue sur sa longue reconstruction et les tentatives de porter plainte. En vain.

« Des accusations délirantes »

Demandé par Le nouvel ObsCatherine Breillat nie, dénonce des « accusations délirantes » et rejette la « trahison » dont elle serait l’auteure. « J’affirme que Caroline n’a pas été violée sur le tournage », soutient la réalisatrice.

François Berléand soutient le récit de Caroline Ducey sur l’insistance du réalisateur à tourner des scènes de sexe non simulées. Il a réussi à faire signer à Catherine Breillat une lettre dans laquelle elle s’engageait à ne pas lui faire tourner de scènes qui le dérangeraient.

La réalisatrice annonce son intention de porter plainte pour diffamation tandis que Caroline Ducey assure que Catherine Breillat a masturbé l’un des acteurs pour le maintenir en érection. Des accusations, selon l’intéressée, qui visent à lui « porter préjudice ». Et concernant les deux scènes non simulées qu’elle reconnaît : « Caroline les avait acceptées, mais ce n’était pas stipulé dans son contrat, donc elle était libre de ne pas les tourner. »

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