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Caroline Darian accuse son père Dominique Pelicot de l’avoir violée

Caroline Darian accuse son père Dominique Pelicot de l’avoir violée
La fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, à son arrivée au tribunal correctionnel de Vaucluse, à Avignon, mardi 17 septembre.
CHRISTOPHE SIMON / AFP La fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, à son arrivée au tribunal correctionnel de Vaucluse, à Avignon, mardi 17 septembre.

CHRISTOPHE SIMON / AFP

La fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, à son arrivée au tribunal correctionnel de Vaucluse, à Avignon, mardi 17 septembre.

JUSTICE – C’est un aspect du dossier que la justice devra éclaircir. Lors de sa première plaidoirie au procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot a été invité à revenir sur deux photos intimes de sa fille Caroline Darian, retrouvées sur le disque dur de son père et découvertes par la police lors de perquisitions au domicile familial.

Enfin disposé à témoigner à son procès malgré un état de santé préoccupant jusqu’à lundi soir, le principal accusé a formellement nié avoir drogué ou abusé sexuellement de sa fille, aujourd’hui âgée de 45 ans. « Je n’ai jamais touché ma fille »le septuagénaire l’a dit à plusieurs reprises. Auparavant, il avait reconnu être  » un violeur « , Tous  » comme ceux dans cette pièce « , à propos des viols de sa femme.

Insupportable pour Caroline Darian

Interrogée longuement par l’un des avocats des parties civiles, Antoine Camus, au sujet de ces photos dénudées, Dominique Pelicot a nié avoir été l’auteur d’une photo d’elle-même, sur laquelle elle apparaît nue et allongée sur un lit dans une position «quasi-fœtal»Une position qui rappelle celle de son ex-femme Gisèle Pelicot, droguée puis violée à son insu par des dizaines d’inconnus entre 2011 et 2020.

« Non, ce n’est pas moi. Cette photo sur le lit, ce n’est pas moi. »Des réponses qui ont provoqué des réactions particulièrement vives chez sa fille de 45 ans. Assise à côté de sa mère Gisèle Pelicot, elle s’est même permise d’interpeller son père à deux reprises : « Tu mens »lui lança-t-elle. Avant cet échange, Caroline Darian avait brièvement quitté la pièce, d’un pas décidé, tout en glissant : « Je vais vomir maintenant ».

Pas de quoi perturber son père, qui maintenait sa version. « Ma fille est comme mes petits-enfants, ce sont des bijoux, on n’y touche pas »a-t-il répondu, se montrant néanmoins agacé par les rappels des avocats des parties civiles sur le caractère incestueux des photographies intimes de sa fille mais aussi de ses belles-filles. « Que dois-je faire, par exemple, me couper le bras ? »a déclaré le père de famille au cœur de ce procès.

Le doute semble toutefois permis à ce stade de l’audience puisque, interrogé sur les raisons pour lesquelles il n’avait pas capturé d’images de ses deux fils, il a répondu aux magistrats du tribunal correctionnel de Vaucluse qu’il n’était pas  » pas attiré par les hommes »A cela s’ajoute le fait que le fichier en question retrouvé sur son disque dur était intitulé : «  Autour de ma fille, nue ».

« Monsieur Pélicot »

Caroline Darian est persuadée d’avoir été agressée sexuellement par son père, mais pas seulement. Elle estime que des inconnus auraient pu lui faire la même chose qu’à sa mère, en suivant le même procédé que Dominique Pelicot avait utilisé sur son ex-femme : lui administrer de puissants anxiolytiques avant de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet.

Un doute persistant qu’elle avait également écrit dans le livre Et j’ai arrêté de t’appeler papaPublié en avril, il a rapidement fait de Caroline Darian une figure importante de la lutte contre la soumission chimique, enjeu au cœur du procès pour viol de Mazan.

Dominique Pelicot a également été interrogé mardi sur les déclarations de sa fille devant le même tribunal, lors de son audition du 5 septembre. Elle avait alors parlé de son père en des termes peu élogieux, le qualifiant seulement « Monsieur Pélicot » ou son « ancêtre » avant de l’appeler un « l’un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières années. »

« Elle dit ce qu’elle pense, elle a peut-être raison, elle a peut-être tort. Je suis dans une mauvaise position.  » répondit-il simplement, refusant de s’étendre sur le sujet.

« Il ne livre qu’une partie de la vérité quand il est acculé dans un coin. »avait également déclaré sa fille à la barre, quelques jours après avoir entendu le président du tribunal réaliser et rapporter des photomontages où elle apparaît nue. C’est ce que Me Antoine Camus a souhaité souligner ce mardi en déclarant : « C’est une honte, il n’y a aucune preuve. C’est là tout le drame de votre fille ».

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