MARCO BERTORELLO / AFP
La rémunération du patron de Stellantis, Carlos Tavares, est critiquée.
ECONOMIE – Carlos Tavares récupérera-t-il ses millions ? Ce mardi 16 avril, les actionnaires de Stellantis voteront pour ou contre la rémunération du directeur général du groupe automobile, qui pourrait atteindre jusqu’à 36,5 millions d’euros pour l’année 2023.
Mais d’où vient cette somme ? Elle est présentée en détail dans le bilan annuel présenté par l’entreprise à fin 2023. Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, la rémunération totale de Carlos Tavares atteint 36 494 025 euros pour l’année qui vient de s’écouler.
Dans le détail, cela correspond à une assiette de 2 millions d’euros, à laquelle s’ajoutent des prestations sociales s’élevant à 634 697 euros (dont 2 700 euros pour une voiture de société ou 3 600 euros pour l’assurance maladie, précise le document). Cette première partie constitue la partie fixe de son salaire.
Mais il y a aussi une part importante de la rémunération du PDG qui fait partie d’un variable comprenant des bonus à court (5.786.800 euros) et à long (26.125.828 euros) terme. Cette part représente 93% du salaire de Carlos Tavares, qui a également reçu une prime de 10 millions d’euros au titre du « transformation » du groupe créé en 2021, selon le rapport financier.
Macron n’a pas réagi cette année
Le patron de 65 ans recevra en effet dans un premier temps 23,5 millions d’euros, et principalement sous forme d’actions, souligne l’AFP. Le reste est constitué de primes qui ne seront attribuées que si les objectifs fixés pour 2025 sont atteints.
Ces montants faramineux ne sont pas une première pour les Portugais. En 2022, son salaire estimé à plus de 66 millions d’euros pour l’année 2021 a fait polémique et le ministère de l’Économie s’en est mêlé. Bruno Le Maire l’avait en effet jugé « montant excessif ». Même Emmanuel Macron avait jugé « choquant et excessif » la quantité « astronomique » de sa rémunération.
Cette année, l’exécutif ne s’est pas exprimé. Mais l’agence américaine de conseil aux investisseurs Glass Lewis a recommandé dans une note aux actionnaires de Stellantis de voter » contre « la rémunération du PDG.
Agences de conseil sceptiques
« Nous pensons que des augmentations significatives de la rémunération cible des PDG dans un contexte de licenciements massifs peuvent entraîner une disparité entre la rémunération des dirigeants et l’expérience des parties prenantes (clients, fournisseurs, actionnaires, salariés, banques, NDLR) »a justifié l’agence.
Cette analyse rejoint celle de deux autres grandes agences de conseil citées dans un article de Monde, Proxinvest et ISS. Le dernier « estime les émoluments du directeur général du groupe automobile à 42 millions d’euros pour 2023 (…) Un montant qu’il juge « excessif » par rapport à celui de ses pairs »» a écrit le quotidien.
Comme indiqué Le Parisien, les salariés actionnaires de Stellantis ont déjà voté en faveur de la rémunération de leur patron. Les autres actionnaires du quatrième groupe automobile mondial seront convoqués à 14 heures à Amsterdam.
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