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Carlos Tavares, couvert d’or par ses actionnaires, confirme sa stratégie de réduction extrême des coûts

Carlos Tavares lors de l'inauguration d'une usine à Turin, Italie, le 10 avril 2024.

Vite et hop ! En une heure vingt-cinq minutes, mardi 16 avril, John Elkann, le président du groupe Stellantis, a convoqué l’assemblée générale des actionnaires qui a validé les comptes de l’année 2023. Les actionnaires ont approuvé à 99,99 % la politique de dividende du constructeur qui a généré des bénéfices extraordinaires en 2023, se hissant au sommet du CAC 40, entre Total et LVMH. Sur ce bénéfice net de 18,6 milliards d’euros, 7,7 milliards leur ont été redistribués sous forme de dividendes ou de rachats d’actions.

Comme si ce n’était qu’une formalité, d’une voix sourde, John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, vêtu d’un étonnant gilet orange sous son classique costume gris, a également mis au vote la rémunération des administrateurs pour l’année 2023 : 4,8 millions d’euros. pour lui-même et 36,5 millions d’euros (éléments différés compris) pour Carlos Tavares, une somme tout à fait extraordinaire pour un industriel du CAC 40. Quelques secondes, presque aucun suspense et le verdict est tombé : 70% de votes positifs.

Ce résultat n’était en aucun cas évident. Les trois grands cabinets spécialisés dans le conseil aux actionnaires – ISS, Glass Lewis et sa branche française Proxinvest – avaient recommandé de voter contre cette rémunération. Avec de multiples arguments : un salaire trop élevé par rapport aux standards européens (6,77 fois le salaire médian de ses pairs selon ISS), un écart trop important par rapport au salaire moyen chez Stellantis (518 fois plus, la moyenne étant de 70 404 euros), Des avantages sociaux excessifs (retraite différée et prise en charge d’une partie des impôts de Carlos Tavares, voyage en avion privé pour John Elkann) et un risque d’acceptabilité compte tenu des plans de réduction d’effectifs en cours, notamment aux Etats-Unis ou en Italie.

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Les actionnaires ont préféré saluer sans ambiguïté les performances financières du duo de tête. « Si Carlos Tavares avait été administrateur de Volkswagen, Ford, General Motors ou Renault, il n’aurait pas perçu la part variable de son bénéfice car leur marge opérationnelle est inférieure à 10% », a déclaré un porte-parole du groupe. Chez Stellantis, il s’élève à 12,8%, comme chez Mercedes et mieux que chez Tesla en fin d’année.

« Comme un joueur de football »

Pour Carlos Tavares, rien n’est plus important que cette marge dont il réduit les coûts au point d’épuiser certains salariés. Il y voit une assurance vie pour l’avenir, une capacité à durer plus longtemps que ses concurrents – notamment chinois – en cas de guerre des prix et à investir. Elle a également contribué à doubler la valeur du groupe en bourse.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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