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Carlo Ancelotti, la force tranquille qui a rendu le Real Madrid insubmersible

L’entraîneur des Merengues a l’opportunité de remporter une deuxième Ligue des Champions en trois éditions samedi en finale face au Borussia Dortmund. La consécration d’un management qui fait l’unanimité.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Carlo Ancelotti en conférence de presse à Madrid, le 27 mai 2024, avant la finale de la Ligue des champions entre son Real Madrid et le Borussia Dortmund.  (THOMAS COEX / AFP)

«J’aime mon travail et je ne le trouve pas stressant». Carlo Ancelotti l’a dit en 2015 pour L’indépendant et n’a aucune raison de revenir sur ses propos à l’aube de la finale de la Ligue des Champions du Real Madrid contre le Borussia Dortmund, samedi 1er juin. Après tout, s’il y a une personne qui connaît la saveur d’une telle rencontre, c’est bien lui. A Wembley, « Il Mister » dirigera sa sixième finale de C1 (dont quatre victoires, deux records), la deuxième sur les trois dernières éditions.

« Il ne panique jamais », confirme l’ex-international malien Mohamed Sissoko, qui a joué sous ses ordres au PSG entre 2011 et 2013. De cette époque des débuts du projet qatari dans la capitale, aucune image de colère de l’Italien ne revient. Les anciens se souviennent surtout de la bonhomie du natif de Reggiolo, un « bien vivre« , du genre à se rendre à un barbecue organisé chez le défenseur Sylvain Armand parmi ses joueurs.

« Carlo est une classe italienne. Il s’entend facilement et est proche de ses joueurs. Je ne connais personne qui dise du mal de lui. Il est exigeant, demande beaucoup de vous, mais il vous donne tous les pouvoirs. Il n’est pas là pour vous faire mal à la tête. », développe Sissoko, qui n’a pas oublié la passion de son ancien entraîneur pour les cigares. D’où cette photo désormais emblématique d’Ancelotti, lunettes de soleil excentriques sur le nez, célébrant le titre de champion d’Espagne 2022 en fumant parmi ses joueurs.

A 64 ans, dont il a passé la moitié comme entraîneur, Carlo Ancelotti conserve la légèreté qui le caractérise, cette force tranquille qui déteint sur son équipe. Déjà club le plus sacré de l’histoire de la C1 avant son premier mandat (2013-2015), le Real Madrid possédait une expérience sans égal sur la scène européenne. Au lieu de s’en contenter et de s’appuyer sur ce qui a été réalisé, l’Italien l’a rendu quasiment insubmersible, à l’image de la campagne 2021-2022.

Cette année-là, son équipe a puni le PSG alors qu’il était mené de deux buts à 30 minutes de la fin des huitièmes de finale, a survécu après avoir été mené 3-0 par Chelsea en quart de finale retour et, surtout, a renversé Manchester City en huitièmes de finale. cinq dernières minutes des demi-finales.

La saison qui s’achève n’a pas atteint un tel niveau de drame, mais on retrouve ce Real Madrid qui n’est jamais vraiment mort. Après avoir arraché leur ticket pour les demi-finales aux tirs au but contre Manchester City, les Merengues sont passés en quelques minutes de quasiment éliminés à se qualifier pour la finale grâce à deux buts de Joselu, cette doublure incongrue qui découvre la C1 à 34 ans.

« La clé du succès réside dans votre relation avec les joueurs. Ils doivent prendre du plaisir dans leur travail et se sentir libres de montrer leur talent. »

Carlo Ancelotti

à « The Independent » en 2015

« Les principales qualités dont l’équipe a fait preuve cette année sont la cohésion, la concentration, le collectif. Malgré quelques difficultés au début, la saison a été excellente et la cohésion et le professionnalisme du groupe nous ont permis de relever tous les défis. » Il y a un équilibre entre les des aînés qui donnent l’exemple et des plus jeunes, qui sont de très grande qualité. »a expliqué Carlo Ancelotti dans une interview avec l’UEFA.

Egalement double champion d’Europe en tant que joueur, l’ancien milieu de terrain n’est pas le plus grand tacticien de l’ère moderne, mais il suscite l’admiration des meilleurs de sa profession, dont Pep Guardiola. « Il a voyagé partout dans le monde, dans de grands pays de football et dans des équipes fantastiques. C’est une personne exceptionnelle. Je l’ai rencontré il y a des années et chaque fois que je suis avec lui, il est calme, il contrôle parfaitement ses émotions. »» avait salué l’Espagnol entre les deux confrontations entre ses Cityzens et les Merengues en 2022.

Carlo Ancelotti, qui a dirigé Zinédine Zidane à la Juventus, Kaka à l’AC Milan et Cristiano Ronaldo au Real, est un entraîneur flexible. Il n’érige jamais un système de jeu en dogme. « Si je proposais ce que j’ai fait il y a vingt ans, tout le monde me prendrait pour un imbécile. Changement de méthodes et de formation. Il faut rester dans le jeu », a-t-il rappelé lundi. Le vieux sage avait compris que le football était un sport en mouvement constant, même à l’échelle d’un match. L’adaptation au contexte, à l’adversaire et à ses propres forces est la clé.

Il se méfie déjà du Borussia Dortmund d’Edin Terzic, refusant d’assumer le statut de favori. « Nous devons jouer contre une équipe qui a très bien joué en éliminant le PSG et l’Atlético de Madrid, en faisant preuve d’engagement et de la bonne attitude », a-t-il tempéré en conférence de presse, avec des mots simples, un peu conventionnels, mais évocateurs du sérieux du Real. Qui n’a pas remporté ses huit dernières finales de C1 sans raison.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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