Carles Puigdemont raconte sa brève apparition en Catalogne
CESAR MANSO / AFP
Espagne : Carles Puigdemont raconte sa brève visite en Catalogne (Photo de Carles Puigdemont lors de sa brève visite en Espagne le 8 août 2024)
ESPAGNE – Retour sur une incursion éclair en Espagne. Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, revenu en Catalogne pour la première fois depuis sept ans lors d’une apparition éclair à Barcelone malgré un mandat d’arrêt, a donné plus de détails samedi 10 août sur sa visite surprise.
« Je n’ai jamais eu l’intention de me livrer à une autorité judiciaire qui n’est pas compétente ni pour nous persécuter (…) ni pour rendre la justice, mais qui est motivée par des objectifs politiques »expliqué dans une vidéo publiée sur le réseau social X Carles Puigdemont trois jours après son arrivée à Barcelone.
Depuis son domicile de Waterloo, près de la capitale belge, où il a accordé plusieurs interviews à des médias espagnols, dissipant tout doute sur sa localisation actuelle, il affirme avoir voulu « entrer au Parlement pour assister à la séance (d’investiture du chef de l’exécutif catalan) et pouvoir exercer mon droit de parole et mon droit de vote ».
Mais la force de police installée « non pas pour m’empêcher d’entrer au Parlement, mais dans le parc » situé non loin de là – où il a quand même réussi à tenir un discours sur une estrade pendant plusieurs minutes – l’en a dissuadé, poursuit-il.
« Dans ce contexte, tenter d’accéder au Parlement aurait signifié une arrestation certaine, je n’aurais pas eu la moindre opportunité de m’adresser à l’hémicycle, ce qui était mon objectif »dit-il encore.
» Encerclement total »
Carles Puigdemont dit avoir alors décidé de fuir « dans un contexte de répression avec encerclement total » pour « rejoignez ma résidence belge ici à Waterloo »Dans une interview accordée samedi à la chaîne de télévision TV3, Carles Puigdemont estime que son voyage aller-retour prouve « que nous pouvons entrer et sortir du pays, pour défier un État oppressif ».
Sur X, le chef du parti Junts a expliqué qu’il était bien conscient de la « risques » et certains « des coûts énormes en cas de défaillance ».
« Il était nécessaire de dénoncer au niveau international un État espagnol qui ne se comporte pas démocratiquement lorsqu’il permet aux juges de la Cour suprême de se moquer des lois approuvées par son Parlement »il commente, en faisant référence à la loi d’amnistie, âprement négociée avec le gouvernement espagnol en échange du soutien des indépendantistes au parlement, et qui ne s’applique pas à lui pour le moment.
Cette loi, très critiquée, a fait l’objet de multiples débats juridiques et la Cour suprême a décidé le 1er juillet qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des crimes reprochés au leader indépendantiste exilé en Belgique.
Figure centrale de l’indépendantisme catalan, Carles Puigdemont est réapparu jeudi après sept ans d’absence sur une tribune au coeur de Barcelone, devant des milliers de partisans, avant de s’éclipser discrètement, parvenant à déjouer l’opération policière censée permettre son arrestation.
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