Carla Bruni-Sarkozy interrogée comme « mise en examen » par les enquêteurs – Libération
L’épouse de Nicolas Sarkozy est entendue ce jeudi 2 mai dans le cadre de l’affaire de la rétractation de l’intermédiaire sulfureux en 2020, qui était revenu sur ses accusations contre l’ex-président sur le financement libyen en 2007. Elle est soupçonnée du minimum d’avoir a joué un rôle de point de contact entre les différents protagonistes.
La chanteuse, mannequin et épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy, est entendue ce jeudi 2 mai dans le cadre de l’enquête sur la rétractation en 2020 de l’intermédiaire Ziad Takieddine, qui accuse Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007. avec des fonds libyens. Depuis mai 2021, deux juges enquêtent sur ce qu’ils qualifient de «une question extrêmement grave». Ils soupçonnent, entre autres, l’intermédiaire Noël Dubus, le paparazzi « pape » Mimi Marchand ou le défunt financier Pierre Reynaud d’avoir payé ou promis de payer Takieddine, avec l’accord possible de Nicolas Sarkozy, pour que l’intermédiaire retire ses propos.
L’ancien chef de l’Etat a également été mis en examen dans cette affaire début octobre, pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de préparer un procès frauduleux en bande organisée.
Déjà entendue comme témoin dans cette information judiciaire en juin 2023, Carla Bruni-Sarkozy est cette fois interrogée en audience publique mais en tant que personne mise en cause par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre. .
« Volonté de dissimulation » et test PCR
Selon des éléments de l’enquête, Carla Bruni-Sarkozy a d’abord été interrogée comme simple témoin, Michèle Marchand (dite « Mimi »), personnalité de la presse célèbre, également mise en cause dans l’affaire, ayant disputé des rencontres avec son amie, épouse de Nicolas. Sarkozy, pour justifier des déplacements au domicile du chef de l’Etat à des moments clés de l’opération.
Mais selon une source proche du dossier, le juge d’instruction a depuis interrogé différents éléments à charge, et notamment sur un « désir de cacher » de Carla Bruni alors que tous ses messages échangés avec Michèle Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de la mise en examen de cette dernière. Ensuite, Carla Bruni est soupçonnée d’avoir aidé elle et les paparazzi Sébastien Valiela à obtenir un test PCR mi-octobre 2020, en pleine crise du Covid, leur permettant de se rendre au Liban pour faire l’interview qui donnera lieu à l’enquête. rétractation de Takieddine. L’ex-mannequin est donc soupçonné d’avoir joué au moins un rôle de point de contact dans cette affaire entre différents protagonistes.
L’affaire a explosé en novembre 2020, lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, a fait une volte-face spectaculaire sur BFM TV et Paris-Match en déclarant que l’ancien chef de l’Etat n’avait aucun « Pas touché un centime, cash ou pas cash, pour la présidentielle » de 2007 par le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi. En fuite au Liban, pour échapper à sa condamnation dans l’affaire Karachi, Takieddine s’est rétracté deux mois plus tard devant les juges d’instruction.
Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une information judiciaire sur ces faits en mai 2021, avant une première vague d’interpellations le mois suivant. Dans cette affaire, ce sont désormais onze protagonistes, dont Carla Bruni, qui sont soupçonnés d’avoir travaillé, à des moments et à des degrés divers, à cette opération qui visait principalement à tromper la justice française.