Carla Bruni et Pascal Obispo forment un duo unique

Chaque jour, une personnalité s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Vendredi 13 septembre 2024 : les auteurs, compositeurs et interprètes, Carla Bruni et Pascal Obispo pour un duo qui sort aujourd’hui, « Son âme d’enfant ».

Carla Bruni et Pascal Obispo n’avaient jamais travaillé ensemble. En tout cas, n’avaient jamais chanté ensemble. Un de leurs points communs ? Avoir beaucoup collaboré avec d’autres artistes. Aujourd’hui, ils nous proposent le titre Son âme d’enfant qui sera inclus dans le nouvel album de Pascal Obispo qui sortira le 15 novembre, L’Archipel des suites.

franceinfo : Qu’est-ce qui vous a amené à vous rencontrer et à vouloir chanter cette chanson ensemble ? Son âme d’enfant ?

Carla Bruni : Pascal et moi, on se connaît depuis 30 ans. On s’est rencontrés avant que j’écrive de la musique. C’était mon rêve de travailler avec lui. Il me demandait parfois des paroles. Il aimait ce que j’avais fait pour Julien Clerc et à partir de ce moment-là, quelque chose s’est ouvert. Et puis on n’a jamais pu parce qu’il est très rapide et moi très, très lent. Et puis, on a réussi !

Pascal Obispo : En fait, ça a commencé par une petite fête d’anniversaire surprise pour Nagui, il y avait plein d’artistes. Il est venu me dire après le spectacle que deux artistes s’excusaient de ne pas pouvoir être là, dont Carla.

Carla Bruni : J’étais malade comme un chien !

Pascal Obispo : Et c’est vrai que ce spectacle a aussi un peu déclenché cet album. Et oui, le fait que je sois tombé amoureux d’elle il y a longtemps, elle le sait, je voulais savoir comment ça pouvait fonctionner entre nous. C’était une demande de ma part. Après mon exposition de peinture, quand il a fallu raconter un peu la genèse de la peinture, j’ai posé à mon mentor Dan Ho la question : comment peins-tu ? Il m’a répondu : « l’important c’est que tu gardes ton âme d’enfant« Et quand j’ai vu Carla, je lui ai demandé : peux-tu écrire un texte sur l’âme de l’enfant ?

Est-ce que c’était immédiat ?

Carla Bruni : Oui, cela m’est venu assez facilement. L’âme d’enfant, pour moi, c’est presque un pléonasme, car l’endroit le plus pur et le plus précieux de notre âme, c’est l’endroit où nous sommes enfant. Et jusqu’à ce que nous soyons très vieux, les gens découvrent leur naïveté. L’âme d’enfant existe pour tout le monde. Je pense que ce n’est pas du tout quelque chose d’anodin même si la chanson semble douce et tendre. En vérité, elle dit qu’il y a un endroit en nous-mêmes qui peut nous sauver du désastre.

Pascal, l’âme d’enfant est aussi quelque chose que vous avez tous les deux en commun. Est-ce qu’on garde finalement les premières années qui nous permettent de nous construire ?

Pascal Obispo : On revient toujours à ce qu’on aimait, à ce qui nous a marqué quand on était petit. Et ce n’est même plus une question de musique. C’est une question de lieu et de bien-être. Hop, il y a une musique qui était là et on la retrouve.

« Penser nous freine et nous limite. Il faut se laisser aller dans l’art et dans la musique, c’est ce que j’ai toujours fait. Cette chanson correspond totalement à ma façon d’être. »

Pascal Obispo

à franceinfo

Alors que vous nous invitez à écouter la chanson, à revenir sur les chemins de l’enfance, j’aimerais savoir ce que vous gardez de votre enfance.

Carla Bruni : De mon enfance, je garde une mélancolie et un vrai goût pour la solitude et une sorte de refuge, déjà à cette époque, qui serait la musique, la fantaisie. En effet, je crois que la création vient de ce moment-là. Je crois que tous les enfants sont créatifs, quel que soit le métier qu’ils choisiront plus tard, tous les humains y ont accès et je crois qu’ils s’en souviennent. C’est de ça dont je parle Son âme d’enfantc’est un refuge.

Pascal Obispo : Ce dont je me souviens, c’est que tout ce que j’ai fait, tout ce que je suis, depuis mon enfance, est né, de mes souffrances à mes joies, mes plaisirs. Et cette chanson, vraiment, était parfaite en terme de définition de ce que nous sommes, de ce que je suis, sans rentrer dans les détails. C’est justement la force des paroles de Carla, on ne parle pas de nous, on parle de tout le monde.

Ce qui est frappant, c’est la tessiture de vos voix, c’est-à-dire que vous êtes tous les deux avec une voix méconnaissable. Vous êtes à l’unisson. C’est assez incroyable.

Carla Bruni : Quand on fait des duos garçon-fille, c’est incroyablement compliqué.

Pascal Obispo : Méconnaissable, je ne crois pas ! Tu exagères car je reconnais vraiment Carla.

Dans la douceur, en tout cas dans la manière de chanter, dans le rythme.

Pascal Obispo : Oui, mais je suis doux parce que je suis avec elle, je dois être doux avec elle, je dois être gentil.

« Pour interpréter ‘Son âme d’enfant’, j’ai changé tout mon phrasé parce que je suis avec lui. J’ai tout changé. Je l’aimais bien ! »

Carla Bruni

à franceinfo

Pascal Obispo : Je voulais ce petit truc rock, rock et rauque.

La prochaine chose est qu’il sera incorporé dans un album.

Pascal Obispo : C’est un album intitulé : L’Archipel des suites avec huit artistes féminines.

L’album sort le 15 novembre ?

Carla Bruni : Oui, et l’album est magnifique. Il y a beaucoup de chansons géniales et tout est surprenant. Il a une grande qualité, c’est un album extrêmement réconfortant. C’est vraiment une sorte de refuge tranquille. Il faut le mettre dans la voiture et partir en voyage avec.

Pascal Obispo : Il y a Zazie, Anne Sila, Nolwenn Leroy, Isabelle Boulay, Sharon Laloum, Nawel Ben Kraiem. Il y a vraiment pas mal d’univers vocaux différents et c’est vrai que j’avais besoin de douceur dans cet album.