Carla Bruni convoquée devant un juge d’instruction – ​​Libération

Début mai, la chanteuse et épouse de Nicolas Sarkozy avait été entendue dans le cadre de l’affaire de la rétractation du sulfureux intermédiaire, qui était revenu sur ses accusations contre l’ancien président.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire du financement libyen. Après la rétractation de Ziad Takieddine en faveur de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni a été convoquée devant un juge ce mardi 9 juillet en vue d’une éventuelle mise en examen.

A l’issue de son interrogatoire devant un juge d’instruction, la chanteuse, mannequin et épouse de Nicolas Sarkozy devrait être soit inculpée de recel et de complicité de corruption de témoin et de personnel judiciaire libanais, soit placée sous le statut plus favorable de témoin assisté, selon l’une des sources proches du dossier.

Le 2 mai, Carla Bruni avait déjà été interrogée pendant trois heures dans le cadre de l’enquête sur la rétractation en 2020 de l’intermédiaire controversé, qui accusait l’ancien président d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 avec des fonds libyens.

Depuis mai 2021, deux juges enquêtent sur ce qu’ils décrivent comme une « une affaire d’une gravité majeure. » Ils soupçonnent, entre autres, l’intermédiaire Noël Dubus, Michèle Marchand (dite « Mimi »), la « pape » des paparazzi ou encore le défunt financier Pierre Reynaud d’avoir payé ou promis de payer Ziad Takieddine, avec l’accord possible de Nicolas Sarkozy, afin que l’intermédiaire retire ses propos. De son côté, l’ancien président avait été mis en examen en octobre pour recel et subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de préparer une escroquerie en bande organisée.

La justice avait commencé à s’intéresser à Carla Bruni lorsque « Mimi » Marchand avait argué qu’elle avait rencontré son amie pour justifier ses déplacements au domicile de Nicolas Sarkozy à des moments clés de l’opération. Mais selon une source proche du dossier, le juge d’instruction a depuis remis en cause plusieurs éléments à charge, dont un « désir de dissimuler » par Carla Bruni alors que tous ses messages échangés avec Michèle Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de la mise en examen de cette dernière.

Point de contact entre les différents protagonistes

L’actrice est également soupçonnée d’avoir aidé elle et le paparazzi Sébastien Valiela à obtenir un test PCR à la mi-octobre 2020, en pleine crise du Covid, leur permettant de se rendre au Liban pour réaliser l’interview qui allait conduire à la rétractation de Takieddine.

Carla Bruni est donc soupçonnée d’avoir joué au moins un rôle d’intermédiaire dans cette affaire entre différents protagonistes. Mais devant les enquêteurs début mai, l’épouse de Nicolas Sarkozy avait affirmé ignorer totalement le voyage de Mimi Marchand à Beyrouth.