Carburants : pourquoi vendre à perte pourrait bousculer le marché

Publié le 18 septembre 2023 à 17h52Mis à jour le 18 septembre 2023 à 20h23
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce d’Elisabeth Borne, qui veut autoriser la vente à perte des carburants, a pris tout le monde de court. «Cela surprend tant sur le fond que sur la forme. Pour bien comprendre les conséquences, il faudra en savoir plus sur le mécanisme et sa durée. C’est une décision qui ne se prend pas à la légère, compte tenu des conséquences qu’elle peut avoir », explique Anna Creti, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, qui souligne également qu’une directive européenne a jugé en 2019 que l’inflation n’était pas une raison suffisante pour justifier vendre à perte (cela concernait alors les produits agricoles et alimentaires).
Le secteur pétrolier lui-même est douteux. « Nous n’avons pas réclamé cette mesure. Même si je comprends l’urgence, quand on apporte une modification aussi importante à la loi, j’ai toujours peur qu’on n’ait pas vraiment étudié les conséquences », craint Olivier Gantois, président de l’Ufip Energies et Mobilités, qui représente les pétroliers.