Caraïbes : prévisions de chaleur inhabituelles, comme à Marie-Galante, en « zone de crise »
Le Caribbean Climate Outlook Forum (CariCOF) l’annonçait en février dernier : il existe un risque de chaleur inhabituelle dans les pays de la zone. Cette situation est une conséquence de l’affaiblissement du phénomène El Niño dans le Pacifique. C’est ce qu’on appelle « l’effet papillon » ; les répercussions se font sentir même dans notre grande région, notamment sous forme de sécheresse. En Guadeloupe, Marie-Galante est le territoire le plus impacté.
Les perspectives dressées en février 2024 par le Caribbean Climate Outlook Forum (CariCOF) se précisent : plusieurs pays de l’arc caribéen sont impactés par la sécheresse.
Les régions françaises subissent les horreurs de cette chaleur intense et du manque de pluie, mais elles ne sont évidemment pas les seules. La Jamaïque, par exemple, a lancé un plan de secours pour les agriculteurs, avec un vaste plan d’approvisionnement en eau.
L’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO) s’est emparée de cette question et tente d’agir dans la durée. Cet organisme a lancé le projet de renforcement de la gestion résiliente des ressources en eau dans son domaine de compétence ; un programme appelé « Water for Resilience » (W4R), conçu pour aider les communautés vulnérables des îles de Grenade, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les Grenadines à améliorer l’accès à un approvisionnement en eau potable.
Si les températures augmentent et que la sécheresse s’installe, le CariCOF souligne néanmoins que, pour les mois d’avril et mai, il existe également une probabilité d’averses intenses, avec un risque de crues soudaines.
En Guadeloupe, depuis février, « l’île aux 100 moulins » est en zone de crise, alors qu’à l’époque la Grande-Terre et la Désirade étaient en zone d’alerte, pour l’usage des ressources en eau.
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Depuis, cette situation persiste à Marie-Galante, tandis que les autres îles de l’archipel guadeloupéen bénéficient d’un retour à la normale.
« Parmi les 8 piézomètres caractérisant le niveau de la nappe phréatique de Marie-Galante, la moitié a atteint son niveau d’alerte ou de crise.a indiqué la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL), le 19 avril. D’où le fait que le préfet ait décidé de «étendre les mesures restreignant certains usages de l’eau ». Le décret correspondant encadre l’utilisation de l’eau pour les usages domestiques : notamment, en ces temps de pénurie, il n’est pas question d’arroser les jardins et les espaces verts, de laver les véhicules à domicile, ni les terrasses ou façades, la vidange des piscines doit être reportée à une période moins restrictive. Ce décret engage tant les particuliers que les professionnels.
Il existe également des restrictions agricoles. Il est strictement interdit de prélever des ressources directement dans les rivières ou les aquifères. Enfin, pour les installations industrielles, il existe également des interdictions et des restrictions.
Les mesures applicables sont à découvrir en intégralité > en cliquant ici.
La Martinique est également confrontée à cette sécheresse, notamment le centre de l’île, où les pompiers doivent régulièrement lutter contre les feux de brousse.