Le message adressé aux journalistes présents ce 11 avril dans la grande salle de l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées, à Paris, est on ne peut plus clair. « Iris et toute l’équipe ont décidé que le Festival serait apaisé, apaisé, joyeux, généreux et qu’on ne parlerait que de cinéma. » Ces mots servaient de conclusion à la conférence de presse que venait de donner Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, en présence de la présidente, Iris Knobloch. La Sélection Officielle des 77e L’édition du meeting de Cannes avait fuité. En attendant les festivités, chacun a été invité à regagner son domicile. Le responsable du Festival a fermé la porte aux questions.
Le souhait a été exprimé avec ce ton de fermeté – un brin ironique – que connaît bien Thierry Frémaux. Lâcher prise sur l’idée qu’il ne se laisse pas berner par les journalistes. Ni les nouvelles qui sont toujours promptes à assombrir la fête et à briser le vernis du glamour légendaire. Caisse de résonance mondiale dont la portée s’étend au-delà du grand écran, le Festival de Cannes a toujours, depuis sa création, été traversé par les luttes politiques de son époque.
Qu’il s’agisse de la lutte pour la parité hommes-femmes au cinéma, du soutien aux cinéastes iraniens emprisonnés, 2024 sera une nouvelle triste opportunité avec la condamnation à cinq ans de prison de Mohammad Rasoulof, dont le nouveau film, La graine de la figue sacrée, concourra pour la Palme d’Or -, ou plus récemment pour la solidarité manifestée envers l’Ukraine depuis l’invasion russe en 2022. Et, bien sûr, depuis 2017 et la chute du producteur américain Harvey Weinstein, autrefois roi de la Croisette dont il avait a fait une place d’honneur et de prédation, du tsunami #metoo et de ses multiples répliques. Un domaine sur lequel le Festival est désormais scruté, chaque faux pas, ou supposé faux pas, ternissant le devoir d’exemplarité que lui impose son statut.
Pour revenir uniquement à l’édition précédente, la présence en compétition du film Le retour, de Catherine Corsini, avait créé son lot de polémiques. Un temps laissé de côté, suite à la dénonciation d’irrégularités et d’actes de harcèlement sur le plateau, le film a finalement été réintégré faute de faits répréhensibles juridiquement ou moralement. L’arrivée de l’acteur américain Johnny Depp, tout juste sorti de son procès contre son ex-femme Amber Heard, au cours duquel des accusations de violences conjugales ont été rendues publiques, pour le film de Maïwenn Jeanne du Barryn’était pas non plus passée inaperçue.
Il vous reste 69,23% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
En novembre dernier, le Royaume-Uni a accueilli des dirigeants mondiaux et des dirigeants du secteur technologique pour un sommet à…
Deux ans après le début de la guerre à grande échelle, la dynamique du soutien occidental à Kiev ralentit :…
Ce jeudi 19 septembre 2024, un homme a attaqué plusieurs personnes au couteau à Rotterdam, aux Pays-Bas. Bilan : un…
l'essentiel Un avion reliant Oslo, en Norvège, à Malaga, en Espagne, a dû faire demi-tour après qu'une passagère a ouvert…
La Ligue des champions a fait son retour cette semaine. Cette C1 au nouveau format a ouvert le bal avec,…
Le premier épisode du « Pingouin » voit Oswald Cobblepot se faire torturer entièrement nu par sa principale rivale, Sofia…