Cannes 2024 : les larmes de Juliette Binoche, la gifle de Zaho de Sagazan… Une cérémonie 100% féminine
Elle s’est dite fière que ce 77e Festival de Cannes honore des « femmes puissantes ». Ce mardi 14 mai au soir, Camille Cottin, dans le rôle de maîtresse de cérémonie, en accueille plusieurs sur la scène du Palais des Festivals pour une soirée d’ouverture résolument féministe.
Assez tendue mais avec un texte inspiré, la comédienne donne rapidement le ton. Alors qu’elle file la métaphore d’un « monde parallèle appelé le vortex cannois », elle lâche que, « depuis #MeToo », « les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel de messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes ». de Cannes.
Accompagnée d’un orchestre, elle poursuit : « Ici, les apparences sont trompeuses. Sous les smokings et les robes de princesse se cachent parfois des punks et des résistants. Pour présenter Greta Gerwig, la réalisatrice de « Barbie » et présidente du jury, l’actrice révélée par les séries « Connasse » et « Dix pour cent » utilise une autre formule bien sentie : « Elle a exposé le box-office mondial en s’attaquant aux plus gros méchant de tous les temps : le patriarcat. Dans un anglais parfait, elle explique au cinéaste américain qu’elle est « un cadeau » pour le Festival.
« Félicitations au reine de la danse ! », dit Juliette Binoche
Un peu plus tard, c’est Juliette Binoche qui a rendu hommage à Meryl Streep, en lui remettant une Palme d’or d’honneur. « Si les apports des femmes dans l’Histoire restent encore trop invisibles, les vôtres ne le sont pas », assure l’actrice française. Avant de poursuivre, en larmes : « Vous avez changé la façon dont on voit les femmes dans le monde et au cinéma. Vous nous avez donné une nouvelle image de nous-mêmes.
« Félicitations au reine de la danse ! », dit enfin Binoche après un long discours et sur la musique d’ABBA. Meryl Streep remercie ensuite l’actrice – « Vous êtes un si grand talent, une femme si généreuse » – et le Festival, de lui avoir permis de « revenir à Cannes après trente-cinq ans d’absence ».
Au milieu de cette cérémonie engagée mais un peu trop sage, Zaho de Sagazan vient mettre le feu. La chanteuse, sensation de la saison, traverse le Palais des Festivals en jupe plissée et chaussettes blanches pour reprendre « Modern love » de David Bowie, clin d’œil au long plan séquence de « Frances Ha », le film qui a rendu Greta célèbre Gerwig en 2012.
Zaho de Sagazan a mis fin au hit sur scène en récompensant le président du jury d’un baiser complice… Comme pour montrer que les « femmes de pouvoir » sont bel et bien présentes pour ce 77ème Festival de Cannes.