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Depuis mars, la région du Sahel en Afrique subit une vague de chaleur durable et généralisée avec de nombreux records mensuels comme au Mali et au Tchad. Cette canicule durable pourrait-elle avoir des conséquences sur la France ?
Une canicule qui dure depuis 2 mois
La saison chaude au Sahel est particulièrement intense cette année. Plusieurs épisodes caniculaires se sont succédé depuis mars au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad avec des températures dépassant les 45°C. Si les mois les plus chauds de l’année se situent statistiquement durant cette période, les valeurs ont atteint des records.
Le 3 avril, 48,5°C ont été atteints dans l’ouest du Mali, un record continental pour le mois d’avril.
Depuis, la chaleur et la sécheresse continuent de persister dans cette région, avec des températures dépassant encore les 43°C au Tchad cette semaine.
Quel lien avec la France ?
Cette canicule au Sahel n’est pas anodine, elle montre que les réserves de chaleur sont désormais très répandues sur la moitié nord du continent africain, jusque dans le désert algérien. A l’approche de l’été météorologique, ces réserves pourraient se rapprocher du bassin méditerranéen en remontant vers le sud de l’Europe si les conditions synoptiques sont favorables.
Le synoptique désigne le contexte météorologique global qui contrôle les masses d’air. Actuellement, les gouttes froides présentes sur l’océan Atlantique dirigent un flux d’ouest en sud-ouest vers notre pays, nous empêchant d’installer de la chaleur. Mais si cette configuration venait à changer dans les semaines à venir, avec la montée vers le nord d’anticyclones subtropicaux et l’établissement d’une dépression au large du Portugal et du Maroc, agissant comme une « pompe à chaleur », le flux pourrait remonter du sud. Si tel devait être le cas, le contexte météorologique en France pourrait alors radicalement changer avec l’apparition d’une canicule, ce qui s’est effectivement produit en juin de l’année dernière, et même dès le mois d’avril avec une canicule précoce en Espagne.
Par le passé, en France, des configurations similaires ont été observées au cœur de l’été, provoquant des canicules extrêmes comme en 2019 ou 2022.
Avec le changement climatique, il faudra s’attendre à des étés de plus en plus longs et chauds dans les années à venir, du fait de l’accumulation de ces vastes réserves d’air brûlant, remontant vers l’Europe occidentale sous l’influence de ces anticyclones subtropicaux plus étendus.
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