L’Institut national du cancer a dressé un bilan complet de l’évolution des cas de cancer entre 2010 et 2023 en France. Les chercheurs s’inquiètent d’une augmentation significative des cancers du poumon et du pancréas chez les femmes.
« Une augmentation inquiétante » : c’est en ces termes que l’Institut national du cancer commente l’augmentation inquiétante des atteintes pulmonaires et pancréatiques chez les femmes, observée ces dernières années. Dans un panorama statistique, publié ce jeudi 26 septembre, la structure reconnaît globalement une augmentation significative de l’incidence des cancers en France depuis 20 ans : en 2023, près de 433 000 nouveaux cas ont été enregistrés. Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation et le vieillissement de la population d’une part, mais aussi par l’augmentation des risques liés aux cancers.
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Chez les hommes, les données partagées par l’Institut se veulent plutôt rassurantes : par rapport à 2010, les cas de cancer les plus fréquents (prostate, poumon, colorectal) restent plutôt stables pour certains, et diminuent pour d’autres en 2023. Le cancer de la prostate reste le plus fréquent (59 885 cas). Viennent ensuite le cancer du poumon (33 438 nouveaux cas) et le cancer colorectal (26 212 cas).
Une « augmentation inquiétante »
« Alors que ces dernières estimations décrivent une situation plutôt encourageante pour les hommes, avec une baisse de l’incidence ou une stabilité pour ces localisations, deux cancers montrent une augmentation inquiétante du taux d’incidence chez les femmes sur la période 2010-2023 », commente l’Institut. Les diagnostics de cancer du poumon ont augmenté de 4,3 % chaque année chez les femmes. Même inquiétude pour le pancréas : chez les femmes, le nombre de cas a augmenté significativement de 2,1 % chaque année entre 2010 et 2023. Les chercheurs expliquent cela, entre autres, par la consommation de tabac, qui a réellement débuté « dans les années 1970-1980 » chez les femmes.
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Mais le cancer est généralement bien mieux traité. La mortalité liée à cette maladie est en constante diminution, notamment lorsque le cancer est diagnostiqué tôt. Chez les hommes, la baisse de la mortalité est plus marquée que chez les femmes, notamment grâce aux « avancées thérapeutiques importantes » qui ont été réalisées ces dernières années. Les cancers colorectaux, du poumon et de la prostate restent les plus dangereux chez les hommes. Chez les femmes, le cancer du sein reste en tête de liste.
Pour lutter plus efficacement contre la maladie du XXIe siècle, l’Institut insiste sur la nécessité d’accroître les actions de prévention. Il s’agit aussi de limiter au maximum les facteurs de risque.