Santé

Cancer du sein : Pourquoi les femmes se dépistent-elles si rarement sur ce territoire breton ?

Les chiffres sont choquants. Durant sa vie, Une Française sur huit est touchée par le cancer du sein. 80 % des cas surviennent après 50 ans. En France globale, en Bretagne notamment, on compte deux fois plus de cancers du sein qu’en Allemagne. Et beaucoup seraient évitables, grâce à des dépistages organisés – Octobre rose étant un mois de sensibilisation – et à notre façon de vivre.

« L’exposition aux facteurs de risque de cancer est plus importante en France que dans les autres pays, l’incidence standardisée est dils sont plusieurs fois inférieurs en Allemagne« rappelle le professeur Michel Robaszkiewicz, président du Centre régional de dépistage du cancer. « Parmi les facteurs de risque évitables, il y a essentiellement des facteurs liés à l’alimentation : le surpoids, une alimentation trop riche en graisses, la consommation d’alcool qui est un facteur souvent ignoré par les femmes, c’est aussi le tabagisme, l’absence d’activité physique. On sait qu’une activité physique régulière réduit considérablement le risque de cancer du sein. On estime que 40 % des cancers sont évitables, cela s’applique également au cancer du sein.

Alcool impliqué

Selon des études, « 8 000 cancers du sein sont liés à la consommation d’alcool en France. » Pour quoi ? « L’alcool agit comme un élément qui intervient par ses métabolites sur la réparation de l’ADN, sur les dommages de l’ADN. Elle peut conduire à des mutations pouvant conduire à l’apparition de cancers avec une accumulation de mutations« .

Pas assez de dépistage

Un autre facteur favorisant le développement du cancer du sein est le manque d’intérêt pour le dépistage. Par peur ? « Huit femmes sur 1 000 reçoivent un diagnostic de cancer du sein.« se souvient le président du syndicat des radiologues du Finistère, Henri Le Penndu, après la première mammographie. Lorsque rien n’est détecté, une seconde mammographie, anonymisée, est réalisée par un autre radiologue.

Avant 50 ans, Il est recommandé de prendre un rendez-vous par an avec un professionnel de santé pour un examen et une auto-palpation tous les trois mois.

Entre 50 et 74 ans, les femmes sont concernées par le dépistage organisé (couvert à 100%). Depuis cette année, c’est l’Assurance maladie qui envoie des courriers (et des mails) pour inciter les gens à prendre rendez-vous pour une mammographie de dépistage tous les deux ans. Parce qu’il est efficace, le cancer du sein détecté précocement, à un stade précoce, est un Taux de survie de 99 %annoncent les professionnels. Seulement 26 % lorsqu’ils sont détectés à un stade avancé. »

Très peu de dépistage en Centre Bretagne

Un taux de dépistage de 70 % devrait être atteint estime le CRDCD. On en est loin, avec 48,2% en France selon Santé Publique France. C’est un peu mieux en Bretagne avec 53% en moyenne, mais avec de fortes disparités. Jusqu’à 64 % dans le sud Morbihan, mais seulement 39,4 % en Centre Bretagne. « Il a du mal à accéder aux soins », constate Lénaïg Abily-Donval, médecin coordonnateur au centre régional de dépistage des cancers. « Il y a moins de structures de soins, moins de médecins, moins de sages-femmes, moins de gynécologues… Il peut y avoir des problèmes de délais, mais il y a aussi le problème des transports, car souvent les cabinets médicaux de radiologie sont éloignés des lieux de résidence. » Il y a donc un projet de dépistage mobile en Bretagne, dans les années à venir, des cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus.

Après 74 ans, il faut y penser seul

Et après 74 ansquel dépistage ? « Le cancer du sein ne s’arrête pas à 74 ans. Il est fortement recommandé que toutes les patientes, après 75 ans, continuent d’être surveillées et de passer une mammographie de dépistage tous les deux ans jusqu’à 80-85 ans. Tout dépend alors évidemment de l’état de santé des patients. Une patiente en très bon état général peut très bien passer une mammographie à 77, 79 ou 81 ans. Il faut donc y penser seul, même si le médecin traitant peut donner de bons conseils.

Et les hommes ?

Oui, les hommes peuvent aussi souffrir d’un cancer du sein. Mais c’est extrêmement rare. Moins de 1% des cancers du sein touchent les hommes. En général, ce sont des cancers génétiques (dans les familles atteintes d’un cancer du sein) qui touchent les hommes de plus de 70 ans. Comme le sein n’est pas développé, les anomalies se voient beaucoup plus rapidement, le cancer est plus rapide à détecter et plus facilement traité.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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