Cancer du sein. Autopalpation, mammographie, traitements… Dix réponses à vos questions
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Cancer du sein. Autopalpation, mammographie, traitements… Dix réponses à vos questions

Cancer du sein. Autopalpation, mammographie, traitements… Dix réponses à vos questions

Mardi 29 octobre 2024, nous vous avons invité à échanger avec le Docteur Camille Gordeeff, gynécologue-obstétricien au CHU de Nantes (Loire-Atlantique). Pendant deux heures, notre expert a répondu à toutes vos questions sur le cancer du sein. En voici dix.

1. « Je n’arrive pas à prendre rendez-vous pour ma mammographie de dépistage (j’ai 51 ans). Il n’y a jamais de créneau disponible. Comment dois-je procéder ? »

Bonne question, Stéphanie. Depuis la crise du Covid, l’envoi des convocations pour un dépistage du cancer du sein a été modifié, perturbant ainsi la prise et l’obtention de rendez-vous pour une mammographie de dépistage. La désertification médicale et paramédicale dans le domaine de la sénologie allonge également les délais. Vous devez anticiper au maximum votre rendez-vous (avant même de recevoir la convocation) et augmenter le nombre de centres de radiologie contactés. Si vous éprouvez des difficultés à prendre rendez-vous, vous pouvez également contacter le centre de coordination du dépistage de votre région.

Enfin, n’oubliez pas qu’en cas de symptôme (douleur, masse, écoulement…), vous n’avez plus droit à un dépistage mais à un diagnostic. Parlez-en immédiatement à votre médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme qui vous orientera vers une mammographie +/- échographie mammaire dans les plus brefs délais.

2. « À partir de 45 ans, à quelle fréquence doit-on se faire tester ? »

Cette question émane deun lecteur anonyme de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le dépistage organisé du cancer du sein cible les femmes âgées de 50 à 74 ans en réalisant une mammographie de dépistage tous les deux ans. En dehors de ces âges, il s’agit d’un dépistage individualisé adapté notamment à vos facteurs de risque. Des études évaluent actuellement l’intérêt du dépistage avant 50 ans en population générale. Nous n’avons pas encore de recommandations officielles.

3. « La mastectomie est-elle obligatoire après un cancer du sein pour éviter les récidives ? »

Merci pour votre question, Sylvie. Aucun traitement n’est jamais obligatoire. Après une mastectomie totale, des récidives de cancer du sein sous forme de nodules pariétaux (sur la peau) peuvent malheureusement apparaître. Ainsi, après un cancer du sein et quel que soit le traitement que vous avez reçu, une surveillance clinique (examen des seins) et radiologique (mammographie et échographie) est recommandée à vie.

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4. « Le cancer du sein touche-t-il aussi les hommes ? »

Vous n’êtes pas le seul à vous poser cette question, Philippe. Le cancer du sein touche également les hommes mais bien plus rarement, il représente 1% des cancers du sein. Le traitement thérapeutique sera le même que pour les femmes.

5. « Quelles sont les bonnes actions pour un auto-examen ? »

Candicecela commence par l’inspection. Placez-vous devant un miroir pour observer votre poitrine et toute nouvelle asymétrie par exemple. Ensuite, placez vos mains à plat et appliquez la paume de votre main sur le sein pour « rouler » / « déplacer » votre glande mammaire sur votre thorax, du haut de votre sein jusqu’à la clavicule jusqu’au creux axillaire, au sternum et au sillon mammaire ainsi pour ne pas oublier aucun cadran. Répétez ce geste en levant le bras du sein examiné. Vous pouvez également pincer doucement votre mamelon pour rechercher un écoulement. Si vous avez de gros seins, vous allonger peut faciliter l’examen des seins.

6. « Lorsque notre mère a eu un cancer du sein, sommes-nous considérées comme étant plus à risque ? »

Note, Mariéque cela dépend de l’âge auquel votre mère a développé son cancer du sein mais surtout s’il y a eu plusieurs cas dans la même famille ainsi que de la preuve d’une prédisposition génétique.

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7. « En termes de libido, combien de temps faut-il attendre pour enfin avoir une vie sexuelle « normale » ? »

Cher lecteur, il est important de souligner qu’il n’existe pas de sexualité normale et/ou parfaite, ni de sexualité obligatoire. La sexualité s’apprend et se transforme tout au long de notre vie. En effet, des événements comme le cancer du sein peuvent modifier notre sexualité en altérant notamment notre libido. Sa préservation fait partie intégrante de votre prise en charge thérapeutique et vous pouvez en parler librement avec vos praticiens, avec ou sans votre partenaire.

8. « Je comprends que les mammographies sont lues deux fois pour vérification. Est-ce réalisé directement par le cabinet de radiologie ou via un centre spécialisé ? »

En l’absence d’anomalie, Mariévotre mammographie sera transmise à votre centre régional de coordination du dépistage où une seconde lecture sera effectuée. Je vous invite à consulter le site internet du centre auquel vous appartenez, les informations y sont très détaillées et ludiques.

9. « Dans le cas des seins polykystiques, existe-t-il des techniques particulières d’auto-palpation ou est-ce impossible ? Les kystes ressentis sont anxiogènes, d’autant qu’il n’y a pas de suivi entre 40 et 50 ans sans antécédents familiaux. »

Merci pour votre question, Éloïse. Les kystes mammaires sont des affections bénignes courantes et n’augmentent pas le risque de développer un cancer du sein. Il peut être utile de réaliser un examen d’imagerie (échographie mammaire par exemple) afin de confirmer le caractère simple des kystes mammaires et ainsi d’organiser leur surveillance et leur suivi. Il n’existe pas de technique spécifique d’autopalpation, mais vous pouvez prêter attention à la localisation, à la taille, à l’apparence et à la mobilité de vos kystes pour faciliter leur suivi.

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10. “J’ai 40 ans et je viens de subir une opération pour un cancer du sein. Quel est l’objectif du traitement d’hormonothérapie qui va suivre ? Combien de temps après l’opération commence-t-elle et y a-t-il des effets secondaires ? »

Audreyl’hormonothérapie (ou les médicaments anti-hormonaux) ciblera les récepteurs hormonaux de votre corps pour réduire le risque de récidive du cancer dans le sein traité mais également le risque d’apparition d’un nouveau cancer dans le sein controlatéral. Ce traitement vous sera prescrit à la fin de vos séances de radiothérapie. Comme pour tout traitement, il existe des effets secondaires qui sont différents selon le type d’hormonothérapie (tamoxifène ou anti-aromatases) mais également variables selon chaque patient.

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