Cancer du sein : auto-examen, apprentissage du geste de prévention dans sa salle de bain grâce aux ateliers du Réseau Kinésithérapeutes du Sein près de Perpignan
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Cancer du sein : auto-examen, apprentissage du geste de prévention dans sa salle de bain grâce aux ateliers du Réseau Kinésithérapeutes du Sein près de Perpignan

Cancer du sein : auto-examen, apprentissage du geste de prévention dans sa salle de bain grâce aux ateliers du Réseau Kinésithérapeutes du Sein près de Perpignan

A l’occasion d’Octobre Rose, le mois dédié au cancer du sein, le Réseau des Kinésithérapeutes du Sein des Pyrénées-Orientales propose ces prochains jours plusieurs animations destinées à informer le grand public. Notamment avec des stands pour expliquer un geste simple et parfois décisif : l’auto-examen. Des rencontres qui nous permettront d’en apprendre beaucoup sur ce qui doit nous alerter. Et qui ne sont pas réservés aux femmes.

Jetez un regard différent sur votre poitrine. C’est déjà dire que dans le domaine du cancer du sein « tous les seins sont égaux »assurent Justine Llense et Charlotte Cadilhac De Madières. Les deux kinésithérapeutes perpignanais affiliés au Réseau des Kinésithérapeutes du Sein les voient sous toutes formes, tous âges, toutes conditions. Parce que le cancer ne fait aucune différence. « Sans psychose, ils nous rappellent queune femme sur huit développe un cancer du sein au cours de sa vie« Dans leur pratique, ils s’occupent de femmes âgées. »de 25 à 50 ans. » « Et ce mois-ci, en deux semaines, nous avons reçu des appels de 8 nouvelles patientes pour un cancer du sein. »
« Récemment, l’un d’eux, poursuivent les deux jeunes kinésJ’ai senti une grosseur juste un mois après une mammographie. Elle a consulté immédiatement et une tumeur a été détectée. » Sachant que plus la maladie est traitée tôt, moins il y aura de chimiothérapie, et donc moins d’effets secondaires, et moins de mortalité.

Des symptômes qui peuvent signifier l’apparition d’un cancer, mais pas nécessairement.
RD

Formées spécifiquement pour traiter la motricité du bras après une intervention chirurgicale, ou la cicatrisation ainsi que le lymphœdème du bras notamment, elles travaillent également sur la fibrose mammaire, les exercices de posture, l’apprentissage de la levée de poids, la réinsertion dans un réseau associatif. Mais il y a une chose qu’ils ne font pas, c’est la détection. En revanche, tout au long des ateliers qu’ils proposent avec le RKS durant ce mois de prévention (voir la liste dans l’affiche ci-dessous), avec une vingtaine de collègues, ils expliqueront, orienteront, conseilleront, répondront aux questions. Ils indiqueront ainsi les sites et applications recommandés pour accompagner les femmes, notamment dans le geste clé de l’auto-palpation.
« Il s’agit avant tout d’apprendre à se connaître. Le faire tous les mois, explique Justine, permet de repérer des évolutions, l’apparition de quelque chose de différent. Donc certaines femmes ont beaucoup de kystes… l’important est de remarquer s’il y a un changement.

Activités organisées dans les Pyrénées-Orientales pour Octobre Rose 2024.
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Repérer une bosse sur votre mamelon ne signifie pas automatiquement que vous avez un cancer

Ils vous détailleront ainsi tous les symptômes qui doivent vous alerter. Comme une asymétrie soudaine ou une douleur persistante. Toute nouveauté qui s’impose dans le temps. « On a vu des femmes avoir des pertes, et ne vous inquiétez pas. Mais attention, soyez vigilant, oui – et cela vaut aussi pour les hommes, car le cancer du sein peut les toucher -, mais repérer une grosseur sur un mamelon ne signifie pas avoir un cancer.« , prévient Charlotte. « Il peut s’agir d’un simple kyste, d’un fibroadénome… et à l’inverse, il peut y avoir des cancers sans croissance. L’essentiel est d’apprendre à repérer une anomalie et de consulter sans tarder pour avoir un diagnostic. »

Le bon réflexe une fois par mois : comment s’y prendre ?

Pour commencer, regardez-vous dans un miroir, dans deux positions : les mains sur les hanches puis les bras au-dessus de la tête. Une bonne observation régulière permet déjà d’identifier d’éventuels changements.
L’autopalpation consiste en un massage avec trois doigts, à effectuer sur l’ensemble du mamelon en cercles concentriques dans le sens des aiguilles d’une montre. D’abord en surface, puis en profondeur. Il est important de n’oublier aucune zone, du haut vers le bas et sur les côtés. Les aisselles doivent également être explorées pour vérifier les ganglions lymphatiques. On finit par pincer les mamelons, afin d’identifier toute douleur excessive ou écoulement.
Un auto-examen est recommandé tous les mois, de préférence – pour les femmes préménopausées – une semaine après les règles.

Deux applications pour vous guider dans l’auto-examen : Know Your Lemmons et Keep Your Breast, proposent un suivi en français.

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Indépendant – NATHALIE AMEN VALS

« 50 % des cancers surviennent hors dépistage »

Le Dr Pauline Baissas est chirurgienne gynécologue à la clinique Saint-Pierre de Perpignan. Elle déclare d’emblée :la première chose importante, c’est que l’auto-examen a fait l’objet d’une recommandation nationale en 2023 disant qu’il n’apporte rien. À ce jour, les études n’ont pas réussi à prouver son bénéfice. Mais, ajoute le praticien, «Nous avons 50 % de cancers qui sont détectés en dehors des âges de dépistage automatique, c’est-à-dire tous les deux ans entre 50 et 70 ans. C’est-à-dire qu’on les découvre avant et après. Donc, à ces âges-là, la palpation médicale et l’autopalpation ont forcément un rôle important. »

Le problème étant, de l’aveu même du médecin, la baisse drastique du nombre de gynécologues, préconise-t-elle « ne négligez pas ce geste. » Pour le Dr Baissas, c’est la patiente elle-même qui est la mieux placée pour détecter toute modification de son sein. D’où l’importance d’y consacrer quelques minutes chaque mois »,à partir de 25 ans, car même si c’est extrêmement rare, les cancers qui paraissent jeunes sont plus agressifs, il faut donc les traiter précocement« , se souvient-elle. La gynécologue explique qu’elle reçoit de nombreuses patientes qui ont elle-même identifié des anomalies. Et elle assure une chose, lorsqu’une femme demande un rendez-vous pour une suspicion de cancer, « on lui déroule le tapis rouge !« 

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