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Cancer du poumon : un nouvel espoir pour prévenir les rechutes

Cancer du poumon : un nouvel espoir pour prévenir les rechutes

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Au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, une équipe vient d’ouvrir une nouvelle voie dans le traitement du cancer du poumon. Pour prévenir les rechutes, elle cible une vulnérabilité des cellules tumorales qui résistent aux thérapies ciblées.

Malgré de nombreuses et spectaculaires avancées, le cancer du poumon reste le cancer le plus meurtrier en France et dans le monde. Les thérapies ciblant les gènes responsables du développement tumoral ont permis de prolonger de plusieurs années la survie des patients atteints de ces mutations génétiques (comme EGFR, ALK, ROS 1, BRAF et KRAS). Plus efficaces que la chimiothérapie traditionnelle, ces médicaments ne permettent cependant pas d’éliminer la maladie résiduelle et n’empêchent pas les rechutes.

A Toulouse, plusieurs équipes travaillent à la compréhension de ces phénomènes de résistance. Leur expertise a été retenue par l’Institut national du cancer (INCa), qui soutient le projet COALA, coordonné par le professeur Julien Mazières, onco-pneumologue au CHU de Toulouse, à hauteur de 3 millions d’euros sur 5 ans.

Certaines cellules se réveillent très tôt après l’administration du traitement

Au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT), l’équipe SIGNATHER dirigée par le professeur Gilles Favre explore une nouvelle piste. En mettant de côté le principe selon lequel les cellules tumorales qui résistent au traitement sont les plus fortes dès le départ, les chercheurs s’intéressent de plus près au cycle cellulaire de la tumeur pour voir comment elle s’adapte pour survivre.

« Avec un système de tracking qui permet de suivre le cycle cellulaire en temps réel, nous avons constaté que certaines cellules tumorales, qui étaient dans une sorte de dormance après l’administration du traitement ciblé, se réveillaient très tôt pour mettre en place des mécanismes de résistance. Notre première conclusion est que ces cellules échappent très vite à l’efficacité de la molécule, qu’il faut donc prolonger », explique Olivier Calvayrac, chercheur CNRS, responsable de l’étude publiée dans la revue Nature Communications.

Des essais cliniques attendus à Toulouse en 2025

Parmi les caractéristiques identifiées chez ces cellules qui échappent au traitement, l’équipe SIGNATHER note leur capacité à retrouver rapidement les caractéristiques d’une cellule pulmonaire normale et la nécessité d’une protéine pour modifier leur apparence. Les scientifiques testent alors un inhibiteur qui bloque la protéine, ce qui a pour effet de provoquer un stress mortel sur la cellule.

Transformer le cancer en maladie chronique

« Le traitement affecte la reproduction des cellules, il devient toxique pour elles. L’idée est donc de donner, en complément d’une thérapie ciblée, cette molécule pour retarder la rechute. Cela fonctionne dans des modèles in vitro et animaux. Un essai de phase précoce est en cours aux États-Unis ; nous espérons développer, ici à Toulouse en 2025, des essais de phase 2 et 3 », ajoute Olivier Calvayrac.

« Augmenter la chronicité du cancer du poumon et donc la durée de vie, c’est davantage d’espoir pour les patients. On en est proche », conclut le professeur Gilles Favre.

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