Santé

Cancer, crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux, maladies du système respiratoire… de quoi meurt-on le plus aujourd’hui en France

Dans une analyse des causes de 673 190 décès recensés en 2022, Santé publique France montre que si la mortalité est stable en France, elle est en augmentation chez les plus de 85 ans. Après les années noires de la pandémie, le Covid a encore fait 41 291 morts.

De quoi meurt-on aujourd’hui en France ? Santé Publique France livre ce mardi 8 octobre une analyse détaillée des principales causes de décès en France, à partir des informations données par les actes de décès de 2022, et une comparaison avec les années précédentes, jusqu’en 2015.

Les chiffres sont stables (673 190 décès recensés en 2022), et les principales causes de disparition ne varient pas : tumeurs (cancers), maladies de l’appareil circulatoire (accidents vasculaires cérébraux, crises cardiaques…) et maladies de l’appareil respiratoire.

Les principales causes de décès en France et en Occitanie.
Les principales causes de décès en France et en Occitanie.
Midi Libre – ANTOINE LLOP

La pression du Covid diminue, mais le virus tue encore beaucoup, notamment les plus vulnérables, et représente 6,1% des décès en France.

La situation en Occitanie, où 67 115 décès ont été scrutés, suit la tendance nationale.

La méthode : 70 maladies codifiées, Covid et IA

L’analyse s’appuie sur la classification internationale des maladies établie par l’OMS, avec un tableau de 70 pathologies, auquel s’ajoute le Covid-19. « Une méthode d’intelligence artificielle (IA) est utilisée en complément des méthodes de codage »précise Santé Publique France.

Les analyses sont ventilées par tranches d’âge (0-64 ans, 65-84 ans, 85 ans et plus) et par sexe.

Un nombre de décès stable après des années de baisse

« En 2022, 673 190 décès de personnes domiciliées et décédées en France ont été recensés. » toutes causes confondues, indique l’étude. En Occitanie, le chiffre s’élève à 67 115 décès, et le taux de mortalité à 875,2 pour 100 000 (886,6 pour la France), dans une région où le nombre de décès a pris le pas sur celui des naissances. , depuis 2017, avec un déficit qui augmente d’année en année.

« En 2022, le taux standardisé de mortalité est stable pour tous les âges par rapport à 2021, mais augmente chez les personnes âgées de 85 ans et plus et est nettement supérieur pour tous les âges à celui auquel conduirait la prolongation de la tendance baissière de la mortalité. années 2015-2019″précise Santé Publique France. « En légère baisse » chez les hommes, c’est « soulèvement » chez les femmes.

Autre fait marquant : on connaît la différence d’espérance de vie entre les femmes (85,7 ans en 2023) et les hommes (80 ans). L’étude de Santé publique France montre que le taux de mortalité proportionnelle chez les hommes est « 1,7 fois supérieur au taux féminin ».

Les hommes sont également plus exposés aux décès prématurés (19,5 % des décès) que les femmes (10,5 %). Enfin, « 14,8% des décès surviennent avant 65 ans, 47% des décès concernent les 85 ans et plus ».

Les personnes âgées sont également plus vulnérables. « Le taux de mortalité en 2022 augmente fortement chez les 85 ans et plus : on compte 398,6 décès pour 100 000 habitants de plus en 2022 qu’en 2021. L’âge moyen au décès en 2022 est de 79,4 ans pour 79,1 ans en 2021.

Les tumeurs en première ligne : 171 630 décès en France, 17 205 en Occitanie

« En 2022, tumeurs et les maladies du système circulatoire (cardiopathies ischémiques, maladies cérébrovasculaires) restent les deux principales causes de décès, mais les maladies du système respiratoire ont considérablement augmenté et sont devenues la troisième cause de décès.précise Santé Publique France.

Si « La mortalité du Covid-19 est en baisse, celle des autres maladies respiratoires augmente et retrouve un niveau proche de celui de 2019 ».

Plus précisément : « En 2022, les tumeurs, première cause de décès, représentent 25,5 % des décès (171 630 décès en France, 17 205 en Occitanie) ». Les plus jeunes sont les plus exposés : « Plus de la moitié des personnes décédées d’une tumeur avaient entre 65 et 84 ans ».

« Les tumeurs du poumon, des bronches et de la trachée représentent 18 % des décès par tumeur. Elles représentent près d’un quart des décès par tumeur chez les moins de 65 ans. »souligne l’enquête, qui rappelle que si les chiffres globaux diminuent, ils se stabilisent « chez les femmes et augmente légèrement chez les 65-84 ans ».

Enfin, « Les tumeurs pancréatiques semblent se stabiliser à un niveau élevé, alors que l’on observe une tendance à la hausse depuis 2015. C’est également le cas des mélanomes cutanés, stables par rapport à 2021 ».

LE maladies du système circulatoire, « deuxième cause de décès, a entraîné 140 173 décès soit 20,8 % du total ». Là encore, « La mortalité due aux maladies du système circulatoire est, comme en 2021, nettement plus élevée que ne le prédisait sa tendance à la baisse depuis 2015 ».

Covid : toujours un impact

« Avec 41 291 décès en 2022, soit 6,1 % de l’ensemble des décès, le Covid-19 est tombé à la cinquième place » des causes de décès en 2022. » explique SPF. En 2022, l’Occitanie était la troisième région où le Covid a fait le plus de décès, 4 215 décès (contre 5 007 décès en 2021 et 3 841 décès en 2020), quasiment à égalité avec la Paca (4 212 décès), derrière l’Ile-de-France. -France (5202) et Auvergne-Rhône-Alpes (5006).

« Les victimes sont plus âgées qu’en 2021 »précise SPF : 59% concernent des personnes âgées de 85 ans ou plus contre 50% en 2021, et 6% ont moins de 65 ans (8% en 2021).

Autre constat : « La réduction de la mortalité due au Covid-19 se retrouve pour les trois catégories d’âge » Et « le taux d’hommes (73 pour 100 000) reste le double de celui des femmes (36,5), comme en 2020 et 2021. En France métropolitaine, le taux standardisé varie de 43,7 en Bretagne à 62,4 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en baisse en la plupart des régions par rapport à 2021″. En Occitanie, il est de 54,5 pour 100 000.

Troisième cause majeure de mortalité, « LE maladies du système respiratoire ont considérablement augmenté et sont devenues la troisième cause de décès. Ils sont responsables de 45 071 décès. Et « causer 10 décès de plus pour 100 000 habitants qu’en 2021 ».

« Le taux de mortalité des hommes (77,3) est presque le double de celui des femmes (41,5). » « Après une forte baisse de la mortalité par maladies respiratoires hors Covid-19 en 2020 et 2021, le taux standardisé en 2022 (59,4) est revenu à un niveau comparable à celui des années précédentes ».

« La pneumonie représente 30,7 % des maladies du système respiratoire. Comme les décès dus à la grippe (4,7 % des maladies du système respiratoire), ils concernent majoritairement les personnes âgées de 85 ans et plus. » précise Santé Publique France.

Accidents, suicides… les hommes en première ligne

« En 2022, 44 800 décès sont dus à des causes externes, soit 6,7 % du total. » Encore une fois, « La mortalité due à des causes externes est en augmentation et nettement supérieure à ce que suggère la prolongation de sa tendance 2015-2019 ».

« Les accidents représentent 71,7% de ces décès »souligne SPF. Plus précisément : « Les suicides représentent 20,5 % des causes externes avec 9 200 décès en 2022. Les trois quarts des décès par suicide concernent des hommes, et les deux tiers, des personnes de moins de 65 ans ».

Plus inexplicable : 75 453 décès concernent « symptômes et conditions morbides mal définis », qui incluent notamment les morts subites du nourrisson (155 décès), « causes inconnues »« sénilité »LE « découragement et apathie ».

Jean-Marie Robine, démographe : « C’est dur de savoir de quoi les gens meurent »

Montpellier Jean-Marie Robine est démographe, épidémiologiste et spécialiste de l’espérance de vie. Directeur de recherche émérite à l’Inserm et à l’École Pratique des Hautes Études, il est « extrêmement critique à l’égard du remplissage des actes de décès », « conçu à une autre époque » Et « de plus en plus inadapté » pour restituer une photographie fidèle des véritables causes de décès.

« Lorsqu’une personne décède, les médecins peuvent déclarer la maladie dont elle était porteuse, sur la base de la classification internationale des maladies. Mais il y a un décalage entre la cause médicale initiale, et ce qui favorise la mortalité en général », qui est aussi dû « aux inégalités sociales, à l’environnement et à l’environnement dans lequel nous vivons ».indique le démographe, qui prend l’exemple de la pollution dont l’impact est quantifié par les autorités sanitaires : « Il est admis que la pollution tue entre 50 000 et 70 000 personnes par an. »

Où se glisse-t-il dans des grilles d’analyse fixes ?

Enfin, dans une société où l’on vit de plus en plus vieux, « nous avons compressé la mortalité » : « On ne perçoit pas une personne de 90 ans comme malade mais comme fragile, ce n’est pas une maladie qui la tue, ça peut être n’importe quoi. Canicule, rhume, grippe… On a du mal à faire face à ce que les gens meurent. de.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page