Cancer : 2 200 euros par an pour les soins mais ses soins ne sont pas remboursés, elle porte plainte contre la Sécurité sociale
Atteinte d’un cancer du sein, Christiane doit payer de sa poche des soins essentiels qui ne sont pas couverts par l’assurance maladie. Face à cette injustice, elle et son mari ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
« Je suis déjà suffisamment occupée à lutter contre la maladie, je ne devrais pas avoir à m’inquiéter de problèmes de remboursement de mes médicaments », déplore Christiane, qui lutte contre le cancer du sein depuis plus de 10 ans, dans les colonnes de parisien. Mais cette épreuve déjà éprouvante est devenue encore plus difficile à supporter.
Le traitement qu’elle prend, le Falsodex 250 mg, n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Pour Christiane, c’est le seul protocole qui fonctionne, car le médicament générique entraîne des effets secondaires insupportables. « Je peux vous assurer que ma patiente ne supporte absolument pas le traitement générique et qu’elle a absolument besoin du médicament Falsodex 250 mg. Toute autre solution médicale n’est pas envisageable », confirme son médecin, la Dre Marie-Ange Mouret Reynier.
« Je veux que mon combat aide d’autres malades »
Mais Christiane est remontée contre l’administration. La CPAM nie toute responsabilité directe : « Depuis la perte de son brevet, de nombreux génériques existent avec des écarts de prix importants. En 2023, le Comité économique des produits de santé a fixé un tarif de remboursement qui s’impose désormais aux patients et à l’Assurance maladie. Le laboratoire ne s’est pas aligné sur ce tarif. » Résultat : la charge financière retombe sur les patients.
« Pour nous, ces dépenses représentent un coût de 2 200 euros par an », confie son mari Philippe. Des dépenses qui pèsent sur le couple qui n’a pas les moyens alors que « c’est un médicament qu’elle doit prendre à vie… » et que leur mutuelle refuse de le rembourser.
Ce sentiment d’injustice a poussé Christiane et Philippe à agir. Après plusieurs plaintes auprès de la caisse Moulins, qui n’a accordé qu’une aide financière ponctuelle en remboursant deux mois de soins en avril et mai 2023, le couple a décidé de porter l’affaire en justice contre la CPAM de l’Allier. Christiane, malgré la fatigue et le stress, ne baisse pas les bras. « Je veux être remboursée et surtout pour mon combat pour aider d’autres patients qui n’auraient pas les moyens de recevoir un traitement correct et n’osent rien dire. »