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Canada : une nouvelle carte en ligne permet de suivre les coûts des catastrophes liées au climat

Canada : une nouvelle carte en ligne permet de suivre les coûts des catastrophes liées au climat


Alors que la science d’attribution devient de plus en plus précise pour établir un lien entre les phénomènes météorologiques extrêmes et les incendies de forêt et le changement climatique, un nouveau dispositif de suivi de l’Institut canadien du climat appelle à des mesures d’adaptation proactives pour limiter les dégâts.

Le nouvel outil en ligne fournit des aperçus basés sur des articles d’actualité sur les coûts des catastrophes liées au climat qui sont de plus en plus une réalité dans tout le pays.

Environ 3 400 kilomètres séparent la ville de montagne de Jasper de la métropole tentaculaire de Toronto, mais les deux communautés ont été unies dans une misère climatique coûteuse cet été.

Comme le rapporte le Toronto Star dans un article lié au nouvel outil de suivi de l’Institut canadien du climat (ICC), la facture d’un seul après-midi de fortes pluies dans la plus grande ville du Canada le 16 juillet pourrait dépasser 1 milliard de dollars canadiens. Comme le confirme l’outil de l’ICC par le biais d’un reportage de CBC News, l’incendie de forêt qui a détruit une grande partie de Jasper et du parc national environnant moins d’une semaine plus tard a causé à lui seul 880 millions de dollars de pertes assurées.

Le système de suivi du CCI renvoie actuellement à 60 articles d’actualité et publications commerciales qui ont rendu compte des coûts des catastrophes liées au climat à l’échelle nationale au cours des 12 derniers mois.

Le nouvel outil permet de suivre les coûts des inondations, des incendies de forêt et des sécheresses. La chaleur extrême ne fait actuellement pas partie de l’ensemble de données.

« Comme les impacts du changement climatique sont difficiles à calculer et lents à évaluer, les coûts indiqués sur la carte ne représentent qu’une fraction des dommages causés par les phénomènes météorologiques extrêmes et les catastrophes climatiques récentes », explique le CCI dans un communiqué de presse du 4 septembre. « Les coûts des événements météorologiques tels que les récentes inondations à Montréal et la saison des feux de forêt de 2024 seront ajoutés à mesure que davantage de données seront disponibles. »

Ce dispositif s’appuie sur l’émergence de la science d’attribution, une branche de la recherche qui permet aux climatologues d’évaluer la probabilité que le changement climatique ait rendu des événements météorologiques spécifiques plus extrêmes ou plus probables.

« Des études d’attribution ont maintenant été réalisées pour des centaines d’événements météorologiques extrêmes dans le monde, dont plus de 70 % ont démontré que le changement climatique en était un facteur important », indique le CCI. La capacité d’attribution des changements climatiques continue de croître, le service météorologique canadien étant un chef de file mondial.

Mais « en attendant que la science de l’attribution rattrape le rythme des événements, les grandes tendances sont claires », écrit l’institut. « Les feux de forêt, les inondations et les sécheresses augmentent au Canada et continueront d’augmenter. Sans mesures pour réduire les émissions et s’adapter à un climat plus chaud et plus instable, les gouvernements, les collectivités et les ménages devront supporter des coûts de plus en plus élevés. »

De nombreux reportages sont regroupés, un schéma qui illustre l’aggravation des catastrophes climatiques, leur coût financier ainsi que l’impact des catastrophes en série sur les vies humaines.

De nombreuses communautés à travers le pays, par exemple, ont subi le double fléau des incendies et des inondations, parfois à quelques semaines d’intervalle.

Dans d’autres cas, une seule histoire se profile à l’horizon, du moins pour l’instant. En Saskatchewan, il s’agit d’une sécheresse extrême et persistante et de ses conséquences dévastatrices sur les agriculteurs de la province.

« Les dommages économiques causés par les changements climatiques devraient coûter à l’économie canadienne environ 25 milliards de dollars d’ici 2025, soit l’équivalent de la moitié de la croissance prévue d’une année », indique le CCI.

Mais « les mesures et politiques d’adaptation proactives peuvent limiter les dégâts causés par les impacts du changement climatique », tout en rapportant d’énormes bénéfices. Chaque dollar investi dans une adaptation proactive rapportera entre 13 et 15 dollars en bénéfices directs et indirects, estime l’institut.

« Et si les mesures d’adaptation sont combinées à des réductions des émissions mondiales, les coûts futurs pourraient être réduits des trois quarts, mettant ainsi le Canada sur la voie d’un avenir plus stable et plus abordable. »

Les Canadiens ont un besoin urgent de telles mesures, car le ménage moyen perd désormais au moins 700 $ par an à cause des coûts climatiques, selon les estimations du CCI.

« Nous devons prendre en compte le coût de ces catastrophes de grande ampleur et faire tout ce que nous pouvons pour limiter les dégâts », a déclaré Ryan Ness, directeur de la recherche sur l’adaptation au CCI. Et la carte montre que « les coûts des phénomènes météorologiques extrêmes, dont nous savons qu’ils sont aggravés par le changement climatique, sont mesurables et en augmentation ».

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