LE gouvernement minorité de Trudeau Le Parti libéral du Canada (NPD) a récemment perdu l’appui d’un allié clé, le Nouveau Parti démocratique (NPD). Son chef, Jagmeet Singh, a mis fin à l’entente qui liait son parti au Parti libéral de Trudeau. Cette décision, qui risque de déstabiliser le gouvernement, survient à un moment clé pour le pays nord-américain, car elle risque de déclencher des élections anticipées. Singh a estimé que le temps était venu de prendre ses distances afin de se concentrer sur la bataille contre le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, qui a le vent en poupe.
« Justin Trudeau a prouvé à maintes reprises qu’il cède toujours à la pression des PDG. Il a laissé tomber les gens. Il ne mérite pas une autre chance », a déclaré Jagmeet Singh. « Il a un autre combat à mener. Un combat important : affronter Pierre Poilievre et les coupes conservatrices », a-t-il ajouté.
En vertu de l’accord de 2022, le NPD a accepté de ne pas tenir de vote de défiance ni de voter en faveur d’une motion de censure. Cet accord a permis à Trudeau de faire adopter plusieurs projets de loi à la chambre basse du Parlement, contribuant ainsi à maintenir la stabilité du gouvernement libéral.
Selon plusieurs observateurs, la décision du NPD risque de remodeler la dynamique politique à Ottawa. Le gouvernement Trudeau devra désormais aller chercher l’appui d’un autre parti politique pour faire adopter son projet de loi.
Trudeau attaqué sur tous les fronts
Selon ses détracteurs, les politiques mises en œuvre par le Gouvernement Trudeau Les immigrants sont responsables d’une augmentation incontrôlée du nombre de migrants, de la hausse du taux de chômage et de l’inflation. Plusieurs économistes canadiens s’accordent à dire que la politique d’immigration actuelle du Canada, l’une des plus ouvertes au monde, cause aujourd’hui des dommages économiques et devrait être revue, invoquant l’impact sur la hausse des loyers. Au Parlement, une motion a été adoptée à la majorité en février dernier pour demander une révision des objectifs fédéraux en matière d’immigration à compter de cette année. La motion demande également au gouvernement fédéral de consulter les provinces avant de fixer ses objectifs.
Les députés canadiens estiment que le maintien de l’objectif de 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024 n’est pas raisonnable et réclament un rééquilibrage entre le nombre d’immigrants admis et les ressources disponibles au niveau provincial.
Les libéraux sont également critiqués pour leur gestion économique. Selon l’opposition, les politiques économiques du parti de Trudeau sont responsables de la hausse du coût de la vie et de la hausse du taux de chômage.
La dette des consommateurs canadiens a augmenté de 4,2 % pour atteindre 2 500 milliards de dollars canadiens au deuxième trimestre de 2024, selon un nouveau rapport de Market Pulse d’Equifax Canada. Les soldes des cartes de crédit ont atteint à eux seuls un sommet historique de 122 milliards de dollars canadiens, le plus haut niveau depuis 2007, selon le rapport de l’agence de notation de crédit. Le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis mai 2017, hors pandémie, en août dernier, passant de 6,4 % en juillet à 6,6 %.
Les libéraux tentent de rectifier la situation
Face à ces défis, la réponse des libéraux a été rapide, dans ce qui semble être une dernière tentative pour redresser la situation sociale et économique.
Ottawa a récemment annoncé son intention de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires occupant des emplois à bas salaires. « En raison de la hausse de l’inflation, la situation n’est plus la même qu’il y a deux ans et le Canada n’a plus autant besoin de travailleurs étrangers », a déclaré M. Trudeau. Le gouvernement fédéral va « ajuster les taux d’immigration, mais aussi les taux de résidents temporaires », a-t-il précisé, précisant toutefois que les nouvelles mesures ne s’appliqueront pas aux soins de santé, à la construction et à la sécurité alimentaire. Les libéraux ont également nommé l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, au poste de conseiller spécial à l’économie.
La nomination de cet économiste de renom a été saluée par les libéraux, qui ont entamé cette semaine leur caucus national visant à préparer le début de la session parlementaire.
Son rôle sera d’«identifier de nouvelles idées pour la prochaine phase de la stratégie canadienne visant la croissance économique et la productivité», a indiqué la formation politique dans un communiqué.
Certains observateurs estiment que le gouvernement Trudeau est perdant aux élections d’octobre 2025. D’autres estiment qu’une année est une période assez longue dans la vie politique et pourrait voir les libéraux rebondir grâce à de nouvelles alliances.
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