Dès cette semaine, Emmanuel Macron sera le maître de cérémonie d’une succession d’événements internationaux, à commencer par les célébrations du 80e anniversaire du Débarquement les 5, 6 et 7 juin, puis les Jeux olympiques et paralympiques d’été. , dont le succès influencera la météo de la deuxième partie de son deuxième quinquennat. En déplacement en Bretagne et en Normandie pour célébrer le Débarquement, et sur TF1 et France 2 jeudi 6 juin à 20 heures, à trois jours des élections européennes, le Président de la République aura l’occasion de faire passer des messages politiques en honorant « tous les souvenirs »soldats alliés, résistants français et victimes civiles.
« Ce seront des commémorations du temps renouvelées »explique l’Élysée, déployant le programme de Plumelec à Cherbourg, en passant par Saint-Lô, Caen, Omaha Beach et Bayeux. « Ce qui s’est passé le 6 juin 1944 fait encore écho à toutes les luttes des peuples et des nations, des femmes et des hommes de notre planète, qui aspirent et luttent encore aujourd’hui pour pouvoir exercer librement leur souveraineté et leur liberté, en combattant et en rejetant toutes les formes. d’oppression, d’exclusion, d’assignation et bien sûr de toutes les formes de haine qui les accompagnent. »
« L’extrême droite, ce mauvais vent »
Depuis son discours « Sorbonne II » le 25 avril, les oppositions ont critiqué le chef de l’Etat pour avoir fait campagne en faveur de l’Europe et contre l’extrême droite, en misant sur la théâtralité des cérémonies. « Emmanuel Macron utilise la mémoire en contradiction avec sa politique, comme une table magique pour sa politique sociale. Il a panthéonisé Missak Manouchian et a en même temps promulgué la loi sur l’immigration. »estime Alexis Corbière, député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis, qui pointe du doigt un président « à la recherche d’une forme d’assurance-vie ».
Emmanuel Macron se défend « faire de la politique sur la mémoire »assure son entourage, soulignant que « La mémoire est un sujet d’actualité ». En effet, les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement des forces alliées entrent en résonance avec le contexte de guerre en Ukraine, les menaces de la Russie et la montée des extrêmes. Dans un discours défendant la démocratie et la liberté, lors d’une visite d’Etat en Allemagne du 26 au 28 mai, le chef de l’Etat a appelé à » réveillez-vous « devant « l’extrême droite, ce mauvais vent » OMS « un souffle en Europe ».
Cet avertissement est le fil conducteur de son voyage mémoriel du 80e anniversaire de la Libération, qui l’a déjà conduit à Glières et Vassieux-en-Vercors – où il a dénoncé la Milice et « une époque où les Français n’aimaient pas la France » – avant de s’incliner devant les massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane le 10 juin.
« Emmanuel Macron se pose en sauveur »
La surexposition d’Emmanuel Macron lors des commémorations en pleine campagne électorale aura-t-elle un effet sur les résultats de son camp, dont la tête de liste Valérie Hayer est loin derrière le candidat du Rassemblement national Jordan Bardella dans les sondages (16% contre 32 pour 34%) ? « Emmanuel Macron a tenté le débat avec Marine Le Pen qui n’a pas fonctionné. Il viendra en force ressusciter le duel Renaissance-RN, éclipser Raphaël Glucksmann et remobiliser les retraités de droite en leur disant que c’est un choix existentiel.analyse Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po et président de MCBG Conseil.
» Il se pose en sauveur comme en 2019 pour soutenir Nathalie Loiseau. C’est une opération électorale qui traduit une certaine panique. Cela peut faire bouger certains indécis, mais peut aussi provoquer des rejets contre-productifs. »ajoute le communicateur. « S’il s’en mêle, il devra rendre des comptes »a jugé Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée nationale, lundi 3 juin, sur Public Sénat. « Entre le non au nazisme et une politique de banalisation de l’extrême droite, les gens sont désorientésdit Alexis Corbière. Le 9 juin aura lieu l’élection des sanctions. »
—-
Trois jours de commémorations
5 juin : A Plumelec, le chef de l’Etat rendra hommage au maquis de Saint-Marcel et aux premiers parachutistes de la France Libre. A Saint-Lô, il saluera la mémoire des victimes civiles, puis à Caen celle des 77 résistants incarcérés et fusillés.
6 juin : Il rejoindra le roi Charles III au mémorial britannique de Ver-sur-Mer, puis le président américain Joe Biden au cimetière de Colleville-sur-Mer, avant une cérémonie internationale à Omaha Beach, l’une des cinq plages du Débarquement.
7 juin : A Bayeux, Emmanuel Macron fêtera le « retour de France »faisant écho au discours du général de Gaulle, avant de se rendre à Cherbourg, objectif stratégique du Débarquement.
8 juin : Le président français recevra son homologue américain en visite d’État.