1 Et si le contexte politique compliquait les choses ?
Les replis républicains observés ici et là, pour barrer la route au RN, suffiront-ils à empêcher Jordan Bardella de devenir Premier ministre ? La réponse ne sera donnée qu’à l’issue du scrutin du 7 juillet. Il n’est toutefois pas interdit d’envisager dès à présent le scénario d’une extrême droite aux commandes, contestée dans la rue au lendemain du scrutin. Dans cette hypothèse, la France subira-t-elle des émeutes nécessitant le concours des forces de l’ordre attendues lors des Fêtes de Bayonne, du 10 au 14 juillet ? La folie…
1 Et si le contexte politique compliquait les choses ?
Les replis républicains observés ici et là, pour barrer la route au RN, suffiront-ils à empêcher Jordan Bardella de devenir Premier ministre ? La réponse ne sera donnée qu’à l’issue du scrutin du 7 juillet. Il n’est toutefois pas interdit d’envisager dès à présent le scénario d’une extrême droite aux commandes, contestée dans la rue au lendemain du scrutin. Dans cette hypothèse, la France subira-t-elle des émeutes nécessitant le concours des forces de l’ordre attendues lors des Fêtes de Bayonne, du 10 au 14 juillet ? La folle semaine peut-elle être annulée dans un tel contexte ? Devoir de réserve oblige, le sous-préfet de Bayonne, Fabrice Rosay, n’aborde pas cette question sous l’angle politique.
« Les Jeux olympiques concentrent beaucoup de forces de police sur différents sites. La situation en Nouvelle-Calédonie a également nécessité des moyens humains importants. Ces seuls faits nous interrogeaient déjà sur la quantité de moyens susceptibles d’être déployés à Bayonne. Mais nous les avons. » Et en cas d’émeutes ? « Si ces moyens sont sacro-saints, nous les conserverons. Et si la décision est prise de fonctionner avec seulement trois unités de CRS au lieu de quatre, nous maintiendrons l’événement. Il s’agira d’évaluer la situation au moment opportun, si elle se présente. » Le tout en lien avec le futur habitant de la place Beauvau, bien sûr.
Le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, soupire. Visiblement, il préfère ne pas y penser : « Il ne faut pas se perdre dans des conjectures. »
2 Sécurité et secours au rendez-vous
900 personnels de sécurité et de secours sont mobilisés pour le Festival. Côté sécurité, on compte 120 policiers nationaux, 280 CRS (une compagnie le jour et trois la nuit) et 120 personnels répartis entre la Police aux frontières, la gendarmerie (aux abords du périmètre), la police municipale, la douane, le dispositif militaire Sentinelle et la sécurité ferroviaire. Côté secours, il faut ajouter 100 pompiers, 30 personnels du Samu (médecins, infirmiers, aides-soignants), 150 volontaires de la Croix-Rouge et 100 de la Protection civile. Soit « un déploiement identique à celui des années précédentes », selon le sous-préfet.
3 Vigilance anti-attaque maintenue
Depuis les attentats sanglants du 14 juillet 2016 à Nice, Bayonne déploie des snipers à des endroits stratégiques pendant la Fête, comme le toit de l’hôtel de ville, ainsi que des bornes en béton (contre les véhicules béliers) aux entrées du périmètre festif. Ce dispositif est maintenu avec, lors des temps forts de la folle semaine, deux ou trois positions occupées par des binômes de CRS appelés « observateurs-tireurs », auxquels s’ajoutent des renforts de la police judiciaire de Bordeaux.
4 Le meurtre de 2023 change-t-il le système ?
Le déploiement policier est-il en cours de réorganisation ou d’adaptation, à la lumière du meurtre de Patrice Laniès en 2023 ? Pas à proprement parler. Car répondre à un besoin de ce type revient, selon le sous-préfet, « à prendre le risque de ne pas répondre adéquatement à un autre besoin ». Fabrice Rosay met surtout en avant « la capacité des forces de l’ordre à se projeter rapidement » en cas de besoin. Une capacité qui ne date pas de 2023.
5 L’utilisation essentielle de la vidéoprotection
Le dispositif est désormais bien rodé, avec 115 caméras en service cette année pendant les fêtes, dont certaines installées pour l’occasion. Les images sont observées au poste de commandement de Glain, en lien avec les forces de sécurité déployées sur le terrain, qui peuvent demander des informations concernant une zone chaude en particulier. Le commissaire Olivier Calia ajoute qu’un drone sera testé cette année. « Des caméras sont régulièrement ajoutées dans la ville, où elles restent toute l’année », ajoute le maire, Jean-René Etchegaray.
« Cette vidéosurveillance est non seulement cruciale lors des interventions des policiers et des secours, mais aussi a posteriori, lorsqu’il s’agit d’exploiter les images dans le cadre d’une enquête », conclut le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier. « On le voit avec le crime commis l’an dernier (le meurtre de Patrice Laniès, NDLR). C’est un élément majeur du dossier. » « Cette année, l’Etat renforce son accompagnement, poursuit le sous-préfet. Avec un membre de l’autorité préfectorale présent en permanence au PC sécurité. »
6 Consommation excessive et autres agressions
En 2023, quatre plaintes pour viol ont été déposées pendant le Festival. « Certaines ont été classées sans suite, d’autres ont conduit à l’ouverture d’enquêtes judiciaires », précise le procureur. Autant dire que Bayonne ne lésine pas sur la prévention. Un domaine qui s’est encore renforcé cette année, avec une nouveauté : l’opération Angela, qui s’appuie sur un réseau de bénévoles formés. Ces derniers viennent des bars, peñas et commerces de la ville, en contact téléphonique direct avec le Poste de commandement, en cas d’agression. Par ailleurs, d’autres bénévoles sont postés sur les parkings des centres commerciaux environnants pour prévenir les comportements addictifs.
Citons aussi la campagne d’affichage contre les agressions et la consommation excessive, revue et corrigée l’an dernier. Ou encore le collectif Maina, composé de professionnels et militants qui luttent contre les violences sexuelles et sexistes et proposent un centre d’accueil à proximité du campus de la Nive, de 16h à 21h, pendant les vacances. Sans oublier le système Safe toki des peñas, proposé depuis 2022 aux personnes en quête de refuge.
Apaisement
Pour limiter les risques, rappelons quelques-unes des mesures déjà annoncées par la Ville. La foule ne sera plus obligée de se presser sur la place de la Liberté pour la cérémonie d’ouverture, puisque la place du Réduit et le pont Saint-Esprit ne contiennent plus de manèges, la fête foraine attrayante étant désormais dispersée dans la ville. Cette cérémonie a été devancée à 17 heures. À noter également que le jeudi est une journée sans son jusqu’à 19 heures, pour mieux favoriser la musique live.