Aucun repreneur n’a présenté de projet viable devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne. La liquidation laisse 110 salariés au chômage.
Le fabricant de chariots de supermarché Caddie va être placé en liquidation judiciaire par le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) faute de solution de reprise viable, a annoncé mardi l’avocat du comité social et économique de l’entreprise, Pierre Dulmet. « Nous avons une délibération cet après-midi et il n’y aura pas de repreneur. Nous nous dirigeons vers une liquidation judiciaire »a déclaré M. Dulmet à l’issue de l’audience devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne, qui doit rendre sa décision formelle à 14 heures. L’entreprise employait encore 110 salariés.
Le tribunal devait examiner deux offres déposées fin juin, après la mise en redressement judiciaire de Caddie avec poursuite d’activité. L’une émanait de l’actuel propriétaire, le groupe Cochez, basé à Valenciennes (Nord) et spécialisé dans les transports et les services industriels. L’autre émanait de la société Skade Management de Stéphane Dedieu, ancien propriétaire de Caddie.
Quatre mises sous séquestre depuis 2012
« Le procureur n’a pas accepté l’offre de M. Cochez, il n’avait pas le droit de présenter son offre »a poursuivi Maître Dulmet à l’issue de l’audience qui a duré un peu moins d’une heure mardi matin. « Et Dedieu n’avait pas présenté ses conditions suspensives, donc il n’a pas présenté son offre. Son avocat est venu dire : je ne présente pas mon offre. Donc le tribunal n’a pas de proposition de reprise à étudier, ce qui veut dire que cet après-midi, il va officialiser la cessation totale de l’activité de Caddie. »
L’avocat, visiblement ému, s’est adressé à plusieurs salariés et représentants syndicaux présents devant le tribunal : « Vous avez été exemplaires dans ce dossier, vous vous êtes battus, mais quatre mises sous séquestre, c’était une de trop. Le tribunal a dit stop, il y a trop de dettes, pas assez de projets industriels, et ils arrêtent la destruction. » Caddie a connu quatre procédures de redressement judiciaire depuis 2012. Face à une trésorerie épuisée, la société a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité le 25 juin par le tribunal de Saverne, une procédure qui a permis de déclencher le mécanisme d’assurance de garantie des salaires (AGS) pour que les salariés soient payés.