Le fabricant de chariots de supermarché Caddie va être placé en liquidation judiciaire par le tribunal de Saverne, dans le Bas-Rhin, faute de solution de reprise viable, a annoncé mardi 16 juillet 2024 l’avocat du Comité social et économique de l’entreprise, Pierre Dulmet.
« Nous avons une délibération cet après-midi et il n’y aura pas de repreneur. Nous nous dirigeons vers une liquidation judiciaire »a déclaré M. Dulmet à l’issue de l’audience devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne, qui doit rendre sa décision formelle à 14 heures le mardi 16 juillet 2024.
L’entreprise employait encore 110 personnes.
Le tribunal devait examiner deux offres déposées fin juin, après que Caddie ait été placée sous séquestre avec poursuite de ses activités.
L’une émane de l’actuel propriétaire, le groupe Cochez, basé à Valenciennes, dans le Nord, et spécialisé dans le transport et les services industriels. L’autre a été déposée par la société Skade Management de Stéphane Dedieu, ancien propriétaire de Caddie.
Cessation totale d’activité
« Le procureur n’a pas accepté l’offre de M. Cochez, il n’avait pas le droit de présenter son offre »a poursuivi M. Dulmet à l’issue de l’audience qui a duré un peu moins d’une heure mardi matin. « Et Monsieur Dedieu n’avait pas présenté ses conditions suspensives, donc il n’a pas présenté son offre. Son avocat est venu dire : « Je ne présente pas mon offre ». Donc le tribunal n’a pas de proposition de reprise à étudier, ce qui veut dire que cet après-midi, il va officialiser la cessation totale de l’activité de Caddie. »
« Il y a trop de dettes »
L’avocat, visiblement ému, s’est adressé à plusieurs salariés et représentants syndicaux présents devant le tribunal : « Vous avez été exemplaires dans ce dossier, vous vous êtes battus, mais quatre mises sous séquestre, c’était une de trop. Le tribunal a dit stop, il y a trop de dettes, pas assez de projets industriels, et ils arrêtent la destruction. »
Caddie a fait l’objet de quatre procédures de mise sous séquestre depuis 2012.
Face à une trésorerie épuisée, l’entreprise a été placée en liquidation avec poursuite d’activité le 25 juin 2024 par le tribunal de Saverne, procédure qui a permis de déclencher le mécanisme d’assurance garantie des salaires (AGS) afin que les salariés soient payés.