(CercleFinance.com) – La Bourse de Paris devrait tenter de progresser lundi à l’ouverture, alors que les craintes croissantes d’une récession aux Etats-Unis ont récemment freiné les actifs risqués.
Vers 08h15, le contrat future sur l’indice CAC 40 – livraison fin août – progressait de 25 points à 7.299,5 points, annonçant un début de séance en territoire positif.
Malgré la tempête qui a secoué les marchés boursiers en début de semaine dernière, la place parisienne a réussi à sauver la face, affichant un gain hebdomadaire symbolique de 0,2%.
Depuis fin juillet, le CAC 40 a néanmoins franchi tour à tour les seuils de 7.500, 7.400 et 7.300 points, pour évoluer désormais sous les 7.275 points, un niveau de support jugé important.
Son recul depuis le début de l’année atteint près de 4% à ce stade.
« Cette semaine, les marchés ont connu des montagnes russes, mêlant liquidation rapide des positions et risque croissant de récession », a souligné vendredi Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.
Selon les stratèges, le ralentissement de la croissance américaine est devenu un facteur évident à prendre en compte pour les investisseurs au vu des statistiques de l’emploi publiées ces dernières semaines.
Après un premier semestre idyllique pour les marchés, les gestionnaires et analystes regardent désormais avec anxiété un second semestre qui pourrait être encore plus turbulent.
Les signes de nervosité se multiplient également à Wall Street, où le Dow Jones a interrompu la semaine dernière une série de quatre semaines consécutives de hausse en reculant de plus de 2%.
Le Nasdaq Composite est officiellement entré en territoire de correction, subissant une chute de plus de 10% depuis son récent sommet, qui datait du 10 juillet.
La principale question qui se pose désormais aux intervenants est de savoir si l’économie américaine se dirige vers un atterrissage en douceur ou vers une possible rechute en récession.
En ce sens, les investisseurs surveilleront de près l’état de la consommation, et notamment les ventes au détail aux États-Unis qui seront publiées jeudi, afin de se rassurer sur la situation économique.
Les chiffres de l’inflation américaine, qui seront publiés mercredi, seront également suivis avec grand intérêt.
Alors que la saison des résultats des entreprises du deuxième trimestre touche à sa fin, les résultats de Walmart, attendus jeudi, donneront un aperçu du moral du consommateur américain.
Les acteurs espèrent surtout que le récent épisode de volatilité se normalisera grâce à la baisse d’activité attendue avec les vacances d’août.
« Il n’est pas rare que les marchés financiers connaissent une correction durant l’été », rappellent les équipes de Janus Henderson.
« Avec l’effet de levier et des marchés moins liquides (en période estivale), un renversement de tendance (yen faible vers yen fort) crée inévitablement des appels de marge », expliquent-ils.
« Ceux qui sont obligés de vendre leur exposition au risque liquident leurs positions, ce qui explique la rapidité de la correction sur les marchés boursiers », ajoutent les gestionnaires.
L’indice VIX de volatilité des options sur l’indice S&P 500, souvent appelé « indice de la peur », a temporairement atteint un niveau jamais vu depuis début 2020 et la crise du coronavirus.
« Bien que la volatilité actuelle puisse être douloureuse, une reprise après une période d’optimisme excessif pourrait ouvrir la voie à un marché plus sain pour le reste de l’année 2024 », estime Janus Henderson.
Signe que l’évolution de la croissance économique est désormais considérée avec plus d’inquiétude, les traders anticipent désormais avec une probabilité de près de 50% une baisse de 50 points de base des taux de la Fed en septembre.
« Tout cela est probablement prématuré, mais cela appelle désormais à une certaine prudence dans le positionnement des portefeuilles », prévient Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez LOIM.