Un chasseur a tué par balle une jument de compétition alors qu’elle se trouvait sur une propriété privée. L’accident s’est produit le 6 novembre dans la Nièvre, rapporte France 3 Bourgogne Franche-Comté. Altesse de la Serre, du nom de l’animal, se reposait dans ce pré depuis près de trois ans. Elle avait 14 ans, dont huit en formation, et était évaluée à environ 30 000 euros.
« Les chasseurs sont venus me dire qu’il y avait eu un accident chez moi et qu’ils avaient tué un de mes chevaux.raconte Diane de Charmasse, l’éleveuse de chevaux qui a accueilli la victime sur ses terres, à nos confrères. Je me suis dit qu’ils avaient fait une erreur et que le cheval était blessé, alors j’ai couru soigner mon cheval. » Mais à l’arrivée, la jument est morte. La balle l’a touchée à l’épaule et s’est logée « juste devant le coeur », a-t-elle déclaré.
« Il a quand même tiré »
Diane de Charmasse appelle la police et le chasseur se présente avec son attestation d’assurance. « Il m’a expliqué qu’il ne fallait pas faire trop de bruit, que de toute façon il était assurérapporte l’éleveur. Il m’a expliqué qu’il avait vu le troupeau de chevaux paniquer, mais qu’il avait quand même tiré. Il m’a dit qu’il avait tué un sanglier au même moment, mais dans la version qu’il a donnée à la police il n’y avait plus de sanglier. »
Celle qui se dit « pro-chasse » ne comprend pas comment l’accident a pu se produire. « Il a abattu la jument à 70 mètres en terrain découvert. Il y a eu un petit soulagement, donc elle était au-dessus de lui, il n’y a pas de dard, rien du tout. Cela ne peut pas être un accident. Un accident, c’est une balle qui ricoche ou quoi, mais ici c’est un type qui est entré dans une propriété privée, qui a vu un troupeau de chevaux et qui a tiré », poursuit-elle.
« Quelque chose qui me met en colère »
Le propriétaire de la jument, Jean-Marie Bazire, n’est pas contrarié non plus. : « Ce que je trouve très inquiétant, c’est que le chasseur a pu confondre une jument grise de 1,70 m avec un sanglier brun de 70 cm.il a lâché. Il faut que quelqu’un me l’explique parce que c’est quand même quelque chose qui me met en colère.. » Il devrait porter plainte, tout comme l’éleveur et le propriétaire du terrain.
L’enquête a été confiée conjointement aux militaires de la gendarmerie de la Compagnie de Château-Chinon, ainsi qu’aux inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB). Ce lundi, le procureur de la République a précisé au Figaro que « plusieurs infractions sont possibles » si l’élément intentionnel est caractérisé. Le chasseur risque aussi de perdre son permis.