Tristesse, regrets et incompréhension pour le dernier jour d’activité du doyen des hypermarchés toulousains. Mais 2024 n’a plus rien à voir avec les années 1970.
C’est la terrible loi de l’économie de marché, du seuil de rentabilité à atteindre, sinon les patrons se mettent soudain à réfléchir. On le sait et on l’a déjà écrit dans nos colonnes, le compte n’était plus là depuis longtemps dans les caisses de l’hypermarché Casino de Basso-Cambo, LE magasin de tout un quartier, celui du Mirail pour ne pas nommer. Et si jamais un groupe entier se retrouve en difficulté, alors la fermeture est prévue pour ces grands magasins à l’histoire vibrante.
A cette époque, au seuil des années 70, Patrick Juvet chantait « La Musica » dans la bande originale qui était diffusée au milieu des allées du Géant Casino, sur les hauteurs d’un Mirail chic et convivial alors en pleine expansion. De ces années heureuses, quelques rares clients portaient encore, ce samedi 5 octobre, leur nostalgie de ce dernier jour d’ouverture du supermarché sacrifié. « C’est la fin d’une époque. Je viens ici depuis 1979. Au début, je traversais les champs pour faire mes courses en venant de la Reynerie », se souvient Anita, les yeux brillants.
« Oui, ça fait vraiment mal », ajoute Rachel. «Je vais au magasin depuis 40 ans. Mon mari travaillait ici comme superviseur. Maintenant, il faudra aller chez Intermarché ou Lidl, mais ce sera plus loin.» Laurence, qui a grandi au Mirail et vit aujourd’hui à Muret, se souvient : « La distance n’a pas dissuadé mes parents de revenir de Saint-Lys, alors que nous avions déménagé à l’époque à la Reynerie, pour faire nos courses le samedi. » « Oh mon Casino, ce n’est pas possible », s’exclame la quinquagénaire qui, comme beaucoup de clients, aura noué un véritable lien social et amical avec son hypermarché.
Un nouveau supermarché ?
Avec l’évolution et la pression maghrébine aux alentours, le magasin propose désormais une offre halal riche et sait se mettre en phase avec la période du Ramadan. « Où allons-nous trouver nos produits maintenant ? demande Farsane, un peu désemparé. Heureusement, la boucherie de la galerie marchande (indépendante du Casino) restera ouverte, ainsi que la plupart des commerces de la galerie.
Une nouvelle fois, la direction de l’hypermarché justifie sa fermeture « par le recentrage du groupe Casino sur les magasins de proximité, comme Casino Shop, Le Petit Casino, SPAR et Vival ». Le groupe Casino qui précise que « ces derniers mois, aidés par les élus locaux, nous avons travaillé dur pour trouver un repreneur. Les discussions sont toujours en cours, mais à ce jour, aucune offre n’a été finalisée. Cependant, si une opportunité de reprise se présente, elle sera bien entendu étudié avec attention.
Mais l’information circule vite au sein de la population et chacun sait qu’aujourd’hui le centre commercial pourrait être rapidement démoli et reconstruit. Le résultat est un complexe plus vert, 700 logements, un cinéma et… un nouveau supermarché. La première pelletée de terre est même attendue pour 2026.