« Le coupable n’est pas moi, ni mes vêtements (…), le violeur c’est toi »« Je ne veux pas être punie », scandaient plusieurs dizaines de femmes, pointant du doigt devant le palais de justice d’Avignon. Lors d’un rassemblement d’environ 200 personnes, des femmes et quelques hommes se sont rassemblés ce vendredi 13 septembre, en soutien à Gisèle Pelicot et aux autres victimes de violences sexuelles.
Une manifestation qui intervient près de deux semaines après le début du procès devant le tribunal correctionnel départemental du Vaucluse. A Avignon, Gisèle Pelicot avait refusé la tenue d’une audience à huis clos pour « Que la honte change de camp »La septuagénaire a été violée pendant dix ans sous soumission chimique, droguée par son mari Dominique Pelicot, aujourd’hui âgé de 71 ans. Lors du procès pour viol de Mazan, qui a duré quatre mois, 51 hommes étaient sur le banc des accusés.
À l’appel du « chœur féministe » et de la « collectif pour les droits des femmes »les personnes qui se sont rassemblées ont brandi des pancartes telles que : « Le violeur est mon père, c’est mon frère, c’est mon ami ou le tien », « Le violeur n’est pas condamné à la prison à vie, moi oui » ou encore « La honte change de camp ».
« Une admiration totale » pour Gisèle Pelicot
Nadège Peneau, 46 ans, une habitante d’Orange, à 30 km au nord d’Avignon, a déclaré à l’Agence France-Presse : « J’ai une admiration totale pour elle (Gisèle Pelicot). Je trouve que ce qu’elle fait est très courageux. Elle porte la voix de tant d’enfants et de femmes et même d’hommes puisque cela arrive aussi. » aux hommes.
« C’est quelqu’un qui me ressemble, elle a mon âge, ça aurait pu m’arriver. Ça peut arriver aux enfants, aux adolescents, à n’importe qui, donc je me sens concernée. »a également déclaré Marylise Louaget, une Avignonnaise de 70 ans venue soutenir Gisèle Pelicot.
« Levons-nous, femmes en colère, et brisons toutes les cages. Debout ! Debout ! »ont également chanté les membres de la chorale féministe, l’hymne des femmes, sur l’air du Chant des marais, composé en 1933 par des prisonniers communistes allemands opposés au régime nazi.
La plupart des victimes de viol connaissent leur agresseur
Des témoignages puissants qui montrent à quel point le procès du viol de Mazan est un problème de société. 91% des victimes de viol ou de tentative de viol en France en 2017 connaissaient leur agresseur, selon un rapport de la présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée nationale, Marie-Pierre Rixain, de la députée Sophie Auconie et de la cheffe du service des droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes, Hélène Furnon-Petrescu.
Ce chiffre accablant a été repris par la féministe Anna Toumazoff, qui l’a écrit dans un message posté sur X (ex-Twitter). « Les victimes sont vos amis, vos épouses, vos sœurs, vos mères, vos grands-mères. Les auteurs sont vos amis, vos maris, vos frères, vos grands-pères. ». Et pour continuer : « Ne soyez pas comme ceux qui n’ont rien dit, choisissez votre camp, rejoignez-nous ».
Aux côtés de Mathilde Caillard et Blanche Sabbah, elle est l’une des co-initiatrices des rassemblements prévus dans toute la France, attendus samedi 14 septembre, en soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viol. Les associations féministes Noustoutes et La Fondation des Femmes ont indiqué se joindre à l’appel.
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