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Budget, journées parlementaires des partis… La rentrée tendue des députés, deux mois après la dissolution

Bien que la session ordinaire du Parlement ne s’ouvre que le 1er octobre, les élus reprendront le travail lundi pour s’acquitter de diverses tâches.

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Le Palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 juillet 2024. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Une rentrée politique à l’ambiance particulière. Les députés reprennent le travail lundi 9 septembre, deux mois après une dissolution éprouvante. Si la session ordinaire du Parlement ne s’ouvre que le 1er octobre, pour l’examen des premiers textes, les commissions reprennent leurs travaux et les partis tiennent leurs journées parlementaires. Les discussions s’annoncent animées alors que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, n’a pas encore formé son gouvernement.

Le budget 2025 au menu de la commission des finances lundi

Cette semaine débute sur une situation baroque. Les ministres de l’Economie et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, tous deux démissionnaires, doivent être auditionnés lundi par la commission des Finances de l’Assemblée, en attendant la désignation de leurs remplaçants. A l’ordre du jour des discussions, le budget 2025. Le chef du gouvernement a moins d’un mois pour le présenter en Conseil des ministres avant le début de l’examen à l’Assemblée nationale le 1er octobre.

Une prolongation pourrait exceptionnellement être accordée. Mais le temps presse. Le pays est dans le rouge, avec un déficit public de 5,5% du PIB en 2023, et est visé par une procédure de la Commission européenne dite de « déficit public excessif ». « Nous n’allons pas attendre indéfiniment qu’un nouveau gouvernement commence à travailler sur le futur projet de budget »« La loi de finances doit être adoptée au plus tard le 31 décembre », explique sur France Inter le député Liot Charles de Courson, rapporteur général du budget à la commission des finances. « En l’absence de majorité, Michel Barnier devra probablement recourir à l’article 49.3 de la Constitution, espérant échapper à la censure.

Les députés macronistes ouvrent mardi leurs journées parlementaires

Mardi, les regards seront particulièrement braqués sur Renaissance : l’ancien Premier ministre Gabriel Attal ouvrira les travaux des parlementaires du parti macroniste à Rosny-sur-Seine (Yvelines). « Je pense que l’ambiance va être difficile, après une dissolution, la perte de la majorité. Le climat est un peu lourd »Le sénateur François Patriat partage cet avis auprès de l’AFP. D’autant que le groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance, 99 députés) traverse de fortes tensions. Menacé de scission après les législatives, il s’est difficilement regroupé pour élire son président, Gabriel Attal, alors que plusieurs anciens ministres – Gérald Darmanin, Elisabeth Borne, Aurore Bergé – ont proposé une direction collégiale.

D’autres batailles se profilent désormais : pour la présidence du parti, entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal, dans un premier temps, mais surtout pour 2027. De son côté, Edouard Philippe, qui a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, sera à Reims pour la rentrée de son parti Horizons mercredi et jeudi.

Les LR reviennent en Savoie à partir de mercredi

L’ambiance devrait être plus chaleureuse en Savoie, sur les terres du nouveau Premier ministre, où les parlementaires LR se réuniront de mercredi à vendredi. Menacé de disparition lors des législatives anticipées, le groupe dirigé par Laurent Wauquiez s’est retrouvé au centre du jeu politique avec seulement 47 députés, jusqu’à sa victoire à Matignon.

Les Républicains décideront de leur participation au nouveau gouvernement en fonction du programme proposé par Michel Barnier, sur le pouvoir d’achat, les finances publiques, l’immigration et la sécurité, ont annoncé vendredi Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, son homologue au Sénat, à l’issue de leur réunion avec le nouveau chef du gouvernement.

Les élus du RN se réunissent ce week-end à Paris

Les députés RN ont rendez-vous samedi et dimanche à Paris. L’occasion pour Marine Le Pen de répéter qu’elle souhaite l’ouverture d’une session extraordinaire en septembre, afin que l’Assemblée puisse se réunir au plus vite, et de clarifier ses lignes rouges à l’égard du nouveau Premier ministre, qu’elle garde sous sa tutelle. Intervenant lundi sur France Inter, l’ancien président François Hollande a déclaré qu’avec la nomination de Michel Barnier à Matignon, sous la pression du RN, « L’extrême droite revient par la fenêtre, alors qu’elle avait été poussée vers la porte par les électeurs ».

Avec pour seul soutien critique LR et le camp présidentiel, face à une gauche unanimement hostile, Michel Barnier a besoin de la bonne volonté du RN, qui peut à tout moment décider d’associer ses voix à celles du Nouveau Front populaire pour le renverser. Le parti à la flamme a en tout cas promis de revenir fin octobre sur la réforme des retraites, qu’il souhaite abroger, peut-être avec le soutien d’autres opposants. Il entend aussi appellent Emmanuel Macron à recourir au référendum, notamment sur « pouvoir d’achat, immigration, sécurité, santé »comme l’a rappelé Marine Le Pen lors de son discours de rentrée dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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