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Budget, héritage des Jeux, Alpes 2030… Les enjeux qui attendent Gil Avérous, le nouveau ministre des Sports

Nommé samedi à la tête du ministère des Sports par le Premier ministre Michel Barnier, Gil Avérous devra faire face à plusieurs dossiers brûlants à la fin d’un été marqué par le succès des Jeux olympiques et paralympiques.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Ministre des Sports, Gil Avérous, 30 septembre 2017. (VINCENT LOISON/SIPA)

La pile de dossiers sur le bureau du nouveau ministre des Sports, Gil Avérous, est impressionnante. Nommé samedi 21 septembre par le nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier, Gil Avérous devra rapidement aborder plusieurs dossiers importants. Un peu à l’image d’Amélie Oudéa-Castéra, qui a dû faire face au fiasco de la finale de Ligue des champions Liverpool-Real Madrid au Stade de France une semaine après sa nomination le 20 mai 2022, Le nouveau ministre des Sports doit gérer plusieurs dossiers brûlants. Tour d’horizon des chantiers qui l’attendent.

Maintenir un budget qui risque de chuter

« Vous avez mon engagement qu’au-delà des Jeux de 2024, les ressources seront maintenues jusqu’à la fin de ce quinquennat, avec les Jeux en perspective (hiver) à partir de 2030″« C’est une bonne chose », a assuré Emmanuel Macron lors de ses vœux au monde sportif en janvier. Après avoir bénéficié d’un budget de 1,022 milliard d’euros en 2024, le ministère des Sports risque encore de devoir se mettre au régime forcé. Gil Avérous Le gouvernement devra défendre un budget qui sera plus modeste que les années précédentes, lorsqu’il a fallu préparer et accueillir les Jeux olympiques et paralympiques. En 2024, par exemple, 18,6 millions d’euros ont été alloués aux primes des olympiens et des paralympiens.

Hors financements olympiques, le budget du sport en 2024 s’élève à 889 millions d’euros. Quel sera son niveau en 2025 ? A l’heure où l’Etat doit faire de grosses économies, le monde du sport pourrait être victime d’un resserrement de la ceinture. A Gil Avérous de lutter pour ne pas envoyer le message qu’une fois les Jeux terminés, le sport n’intéressera plus que peu les dirigeants du pays.

Gérer l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques

Le chantier est immense et dépendra du budget alloué au sport pour 2025. Le président de la République, Emmanuel Macron, a toujours clamé sa volonté de faire de la France une nation sportive. Pour cela, il fallait soigner les infrastructures, qui n’étaient pas assez présentes ou étaient vétustes, développer le sport féminin, permettre une plus grande accessibilité aux personnes en situation de handicap et mettre l’accent sur le sport santé. Les sommes allouées à ces différentes thématiques permettront de voir si l’héritage des Jeux devient un concept concret.

En 2024, un coup d’accélérateur a été donné par le ministère, en accordant 10 millions d’euros pour les politiques sociales et d’insertion par le sport, 3 millions pour le sport santé, 1,5 million pour le sport féminin (médiatisation et dispositif de soutien à la parentalité) et 1,5 million pour le parasport (développement de la pratique et accessibilité). Reste à savoir si cela se poursuivra l’année prochaine.

Préparation des Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris viennent à peine de se terminer que la France doit se préparer à un autre événement, cette fois en hiver. Le 24 juillet, le Comité international olympique (CIO) a voté l’attribution des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030 aux Alpes françaises. Le contrat a été paraphé côté français, mais le CIO attend toujours la garantie financière de l’État, qui doit être signée par le Premier ministre, Michel Barnier, ancien codirecteur du comité d’organisation des Jeux d’Albertville 1992 avec Jean-Claude Killy.

La dissolution de l’Assemblée nationale et le temps pris pour former un nouveau gouvernement n’ont pas aidé à faire avancer le dossier. Le Comité international olympique a donné jusqu’au 30 septembre à la France pour apporter la garantie financière des Jeux d’hiver de 2030. La nouvelle ministre des Sports aura forcément un œil attentif sur le sujet d’Alpes 2030, dont la préparation commence dès maintenant.

Suivi de l’économie du football français

Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Vincent Labrune, récemment réélu, visait un milliard d’euros pour les droits TV sur la période 2024-2029. Le résultat a été loin de ses espoirs, avec un ticket DAZN-beIN Sports gagnant pour 500 millions d’euros par saison. De quoi susciter l’inquiétude chez plusieurs présidents de clubs, qui ont dénoncé « des résultats qui ne sont pas à la hauteur des investissements réalisés »dans un communiqué de presse.

Ajoutez à cela les tarifs pratiqués par la plateforme anglaise qui n’incitent pas les Français à s’abonner, l’explosion du piratage, et vous avez la recette d’un football français en pleine crise. La nouvelle ministre des Sports devra suivre l’évolution du dossier Ligue 1, en espérant ne pas revivre une fin façon Mediapro.

Poursuivre la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

C’était le cheval de bataille de Roxana Maracineanu, avant qu’Amélie Oudéa-Castéra ne prenne les rênes du sujet. La plateforme Signal Sports, lancée par le ministère, a permis de s’exprimer sur les violences sexistes et sexuelles dans le sport. Entre 2020 et fin 2023, 1 284 personnes ont été mises en cause, donnant lieu à 624 mesures administratives (186 personnes ont été signalées au parquet). Gil Avérous sera également jugé sur sa capacité à poursuivre la lutte contre toutes les formes de violences dans le sport.

Promouvoir la pratique des jeunes

Si la France est encore loin des nations les plus sportives, elle doit remettre la pratique au centre des activités des enfants. Cela a commencé avec les plans Savoir Nager et Savoir Faire du Vélo, mis en œuvre par Roxana Maracineanu. Trente minutes d’activité physique par jour se sont alors généralisées dans les écoles, pour tenter d’inverser une tendance inquiétante : les enfants lisent moins et font moins de sport, tandis que la consommation d’écrans explose.

Donner aux enseignants les moyens de faire pratiquer leurs élèves dans de bonnes conditions, inciter les parents à inscrire leurs enfants dans un club, ce qui se fait notamment grâce au Pass Sport (une subvention de 50 euros pour aider une famille à payer une licence)… Les efforts devront se poursuivre pour enrayer ce phénomène alarmant.

Suivre les différentes élections

Si le ministère des Sports ne devrait pas intervenir dans les instances sportives, nul doute que Gil Avérous suivra la prochaine élection à la présidence du Comité international olympique, prévue en juin 2025. Thomas Bach part l’an prochain et un Français, David Lappartient, fait partie des sept candidats pour lui succéder. Le Breton de 51 ans est déjà président (divers droite) du conseil départemental du Morbihan, du Comité national olympique et sportif français et de l’Union cycliste internationale et son élection rebattrait les cartes au plus haut niveau des instances olympiques françaises.

Le nouveau ministre des Sports gardera également un oeil sur les prochaines élections fédérales, nombreuses dans les prochains mois, notamment dans les fédérations de rugby et de tennis.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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