Budget de la Sécurité sociale : des pistes pour serrer la vis
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Budget de la Sécurité sociale : des pistes pour serrer la vis

Budget de la Sécurité sociale : des pistes pour serrer la vis

Voici quelques chiffres et pistes d’économies ou de revenus supplémentaires qui ont filtré jusqu’à présent.

Déficit incontrôlable

Poussé par l’inflation, le déficit de la Sécurité sociale se réduit : en juin, la Commission des comptes de la sécurité sociale estimait qu’il s’élèverait à 16,6 milliards d’euros en 2024, contre 10,5 initialement programmés dans le budget adopté l’an dernier.

L’ardoise devrait devenir encore plus lourde. Ce sera « un peu pire »a déclaré la semaine dernière, lors d’une audition au Sénat, le directeur de la Sécurité sociale Pierre Pribile.

Selon Les Echos, sans mesures d’économies, le déficit pourrait même approcher les 25 milliards en 2025.

Le gouvernement prévoit donc un tour de vis drastique, quant au budget de l’Etat et des collectivités locales. Selon les indications qu’il a fournies la semaine dernière, la Sécurité sociale devra trouver l’an prochain environ 13 milliards d’euros d’économies, soit un tiers des 40 milliards annoncés pour l’ensemble de la sphère publique.

Retraites

Pour économiser 4 milliards d’euros, le gouvernement a annoncé qu’il reporterait de six mois la hausse des retraites, qui augmentent habituellement en janvier en fonction de l’inflation. Mais face à une forte opposition des parlementaires, notamment du RN, a indiqué vendredi Matignon. « ouvrir » vers d’autres solutions.

Congé de maladie

Des arrêts de travail sont en ligne de mire. Les dépenses connexes, en forte hausse, pourraient « dépasser les 17 milliards d’euros » à la fin de l’année, selon le directeur de l’Assurance maladie, qui a récemment appelé à transformer le système.

La Cour des comptes a proposé en mai d’allonger le « délai de carence » (trois premiers jours d’arrêt maladie non remboursés par l’Assurance maladie, souvent compensés par les entreprises).

Selon Les Echos, le gouvernement envisagerait plutôt d’abaisser le plafond d’indemnisation.

Aujourd’hui, l’Assurance Maladie verse, à partir du 4ème jour de fermeture, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, dans la limite d’un plafond de 1,8 SMIC, que le gouvernement voudrait porter à 1,4 smic, pour économiser certains. 600 millions d’euros.

Cotisations

Selon un projet présenté aux organisations syndicales, le gouvernement souhaiterait répartir différemment les réductions de cotisations patronales, actuellement très concentrées au niveau du salaire minimum, afin que les salariés les moins bien payés puissent être augmentés plus facilement.

Par ailleurs, le nouveau cocktail de réductions s’arrêterait à 3 SMIC, contre 3,5 SMIC aujourd’hui. La réforme permettrait de lever quelque 5 milliards d’euros par an sur trois ans.

Consultations médicales

Selon Les Echos, le gouvernement envisagerait également de réduire la part de l’Assurance maladie dans le remboursement des consultations médicales, en augmentant celle de la complémentaire santé, ce qui devrait à son tour augmenter les tarifs des complémentaires santé.

Le ministère de la Santé n’a pas souhaité confirmer l’information à ce stade. Les complémentaires estiment ce transfert de charges à 1 milliard d’euros.

Nouvelles dépenses

La chasse aux économies est d’autant plus difficile que de nouvelles dépenses sont planifiées.

Un accord conclu en juin entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et les syndicats de médecins libéraux prévoyait diverses hausses des tarifs des consultations, avec une entrée en vigueur échelonnée, entre décembre 2024 et 2026, soit des dépenses supplémentaires de 1,6 milliards d’euros à long terme.

L’ajout pourrait cependant être réduit par les engagements pris par les médecins en matière de « pertinence » et donc une réduction des prescriptions : médicaments, arrêts maladie, transports sanitaires ou actes d’imagerie et de biologie.

L’Assurance maladie espère également économiser 420 millions d’euros grâce à la lutte contre la fraude. Elle souhaiterait également réduire les hospitalisations évitables et limiter le gaspillage des produits de santé.

Le ministre de l’Industrie a mis en garde les fabricants de produits pharmaceutiques : « efforts » Et « des arbitrages difficiles » sera nécessaire, notamment sur les prix.

Des hôpitaux en déficit

Les hôpitaux et établissements médico-sociaux sont dans des situations difficiles. Le déficit des hôpitaux publics devrait atteindre 2 milliards d’euros en 2024, selon la Fédération des hôpitaux publics. Il prévoit une augmentation de 6% de l’enveloppe dédiée par rapport à l’année dernière, à 111,9 milliards d’euros.

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