Les députés entament lundi après-midi dans l’hémicycle l’examen du budget de la Sécurité sociale.
Bercy souhaite passer d’un à trois jours de carence et payer moins cher les arrêts maladie des fonctionnaires.
Objectif : récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.
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Encore une semaine houleuse qui s’annonce à l’Assemblée nationale. Après l’examen infructueux du budget de l’Etat, les députés entament lundi après-midi dans l’hémicycle celui du budget de la Sécurité sociale. Le projet de loi sera-t-il rejeté ? Inachevé? Le gouvernement utilisera-t-il l’arme 49.3 ? Les discussions devraient être tendues. Surtout après la proposition faite dimanche soir par Bercy de faire des économies.
L’absentéisme a fortement augmenté, passant de 43 millions de jours en 2014 à 77 millions en 2022. Le coût est devenu insoutenable pour Matignon : 15 milliards d’euros en 2022, selon Bercy.
« Les dépenses sociales ont considérablement augmenté ces dernières années »
Le ministère de l’Économie a donc proposé d’augmenter le délai de carence dans la fonction publique d’un à trois jours. En cas d’arrêt de travail, durant les trois premiers jours, aucune indemnité journalière ne serait versée aux agents. Le pouvoir exécutif vise 289 millions d’euros d’économies avec cette mesure.
« Nous ne pouvons sérieusement poser la question si nous ne sommes pas sérieusement disposés à réduire les dépenses publiques.« , a estimé sur LCI Antoine Armand, ministre de l’Économie. « Mais les dépenses sociales, les dépenses de santé, c’est ce qui a très fortement augmenté ces dernières années et qui fait la différence avec les pays voisins. »
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Pour s’aligner sur le secteur privé, le gouvernement souhaiterait également limiter le remboursement des arrêts de travail, de trois jours à trois mois, en le faisant passer de 100 % à 90 %. Ensuite, comme le prévoit la loi, la rémunération tombe à 50 %. Cette réduction de la rémunération des arrêts maladie des fonctionnaires permettrait de récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.
« Je sais que le plan que je révèle sera débattu« , estime dans le Figaro le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian. « Nous devons avoir le courage de prendre des décisions difficiles aujourd’hui, pour éviter des choix encore plus difficiles à l’avenir, sur des réductions massives d’effectifs par exemple.« , a-t-il précisé. Dans Bonjour ! sur TF1, Frédéric Valletoux, député Horizon et ancien ministre de la Santé, a estimé ce lundi qu’il s’agit d’un « bonne idée » : « C’est une bonne idée de mettre les fonctionnaires sur le même plan que les salariés du privé. D’autant qu’on constate une explosion de l’absentéisme dans le secteur public.»