Budget 2025 : nouveau raté du gouvernement, deux ministres en désaccord sur une taxe sur l’essence
La ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé son intention d’augmenter les taxes sur le gaz. Son homologue au Budget, Laurent Saint-Martin, s’est dit « défavorable » ce samedi.
« L’enjeu est de travailler sur des niches brunes.» Jeudi, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé son intention de s’attaquer aux niches fiscales liées aux énergies fossiles : pétrole, gaz ou encore charbon. Une double bataille, à la fois budgétaire et écologique. Selon elle, cela passe par l’augmentation du malus automobile, la suppression du taux réduit de TVA de 5,5% sur l’installation de chaudières à combustibles fossiles et enfin, par un amendement du gouvernement, par une augmentation des taxes sur les billets d’avion et sur l’essence.
Pas d’augmentation des taxes sur l’essence dans le projet de loi de finances
Patatras, désormais son collègue en charge du Budget, Laurent Saint-Martin, vient la contredire. Invité du 13h de TF1, il a simplement dit qu’il n’était pas là »pas favorable ». « Agnès Pannier-Runacher a dit qu’il y aurait peut-être des amendements sur l’augmentation de la fiscalité du gaz« , a-t-il ensuite nuancé, ajoutant que le projet de loi de finances présenté cette semaine « ne contenait pas d’augmentation de la taxe sur le gaz ». CQD ?
Un gaz bien moins taxé que l’électricité
Le sujet est néanmoins sensible, le gouvernement ayant prévu, dans ce même projet de budget, une augmentation significative de la taxe sur la consommation électrique, qui passerait de 22,5 € par mégawattheure (MWh) à une fourchette comprise entre 30 et 50 € par MWh pour tous les clients particuliers, quel que soit leur abonnement, contre… 16,37 € le MWh pour le gaz, bien plus émetteur de dioxyde de carbone que l’électricité en France. Cette augmentation de la taxe sur l’électricité devrait rapporter plus de 3 milliards d’euros. « La taxe sur l’électricité augmente parce qu’elle était tombée à zéro pendant la crise inflationniste »a justifié le ministre du Budget.
Alors que l’exécutif est accusé à demi-mot de sacrifier l’écologie sous prétexte de rigueur, ce choix de taxer plus lourdement les énergies décarbonées pourrait lui valoir de nouvelles critiques. Y compris en son sein.