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Budget 2025 : comment le camp présidentiel est prêt à brader les biens publics pour sauver celui des riches

Ce qui reste de la Macronie est prête à brader ce qui reste des bijoux de famille. Olivia Grégoire, Gérald Darmanin et Mathieu Lefèvre proposent que l’Etat cède un dixième de ses actions dans les sociétés cotées. « Vendre seulement 10 % de ces participations rapporterait autant, sinon plus, que la hausse contre-productive de l’impôt sur les sociétés ou l’augmentation du coût du travail prévue par le gouvernement. » écrivent les parlementaires libéraux qui remettent en question « qu’est-ce qu’on fait encore chez Orange, Stellantis, FDJ ? » Le camp présidentiel veut donc céder les biens de l’État, qui ont fait bondir depuis 2017 la fortune des 500 familles les plus riches de 570 milliards d’euros à 1 000 milliards aujourd’hui, tout en faisant exploser la dette…

Un calcul à petite échelle. A tous points de vue, comme le rappelle Charles de Courson, le rapporteur général adjoint du budget : « Fin juin 2023, la dette de l’État s’élevait à 2 628 milliards d’euros. Ces déficits dégradent la situation nette de l’État, c’est-à-dire l’écart entre son actif et son passif, un solde négatif égal à 1 875 milliards d’euros à fin 2022.. Destinée à remplacer les 60 milliards d’euros de recettes nouvelles produites par les amendements votés en commission des Finances, la « solution » des trois députés libéraux va donc en réalité doublement dégrader la situation nette de l’Etat.

En 2023, les actions rapporteront 2,34 milliards d’euros

Ce plan est d’ailleurs totalement à court terme : le montant de la participation de l’État est d’environ 180 milliards d’euros. Vendre 18 milliards d’euros, c’est se priver des dividendes futurs. En 2023, les actions ont rapporté 2,34 milliards d’euros. Vendre 10 % des actions de l’État, c’est se priver de centaines de millions d’euros pour les budgets 2026 et 2027, sans créer de recettes supplémentaires. Et c’est même perdre de l’argent à moyen terme… Un précédent illustre parfaitement cette situation. Le gouvernement de Dominique de Villepin a vendu les autoroutes pour près de 15 milliards d’euros en 2005. Depuis, les concessionnaires d’autoroutes se sont versés 55 milliards d’euros de dividendes, qui ont échappé aux caisses de l’État.

Autre exemple, présenté par le député PS Philippe Brun, celui de la vente de 50% des actions de la Française des jeux en 2019. Résultat : « Le dividende perçu par l’Etat est ainsi passé de 89 millions d’euros en 2018 à 18 millions en 2019. » Par ailleurs, la valeur des actions est passée de 19 à 51 euros en 2021. « L’Etat aurait été bien plus riche en conservant ses actions », décide le parlementaire.

Cela n’empêche pas le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, de trouver le « débat intéressant ». Un autre débat aurait été encore plus vrai : dans quelles entreprises l’État doit-il investir pour relancer l’industrialisation ? Ironiquement, cette proposition intervient au moment où l’Etat entre stratégiquement au capital d’Oppelia, filiale de Sanofi qui commercialise le Doliprane qui est en passe d’être revendu au fonds américain CD&R. Les participations de l’Etat sont aussi une question de souveraineté… A noter qu’Éric Ciotti est favorable à de nouvelles privatisations. Preuve que la souveraineté européenne de la Macronie ou la souveraineté nationale de l’extrême droite ne sont que des masques pour cacher leur soumission au marché.

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Ray Richard

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