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Bruno Retailleau est prêt à « bousculer les règles, renverser la table pour que cela ne se reproduise plus »

Bruno Retailleau a succédé il y a quelques jours à Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur. Dès son arrivée, il a dû s’occuper de l’affaire du meurtre aux Philippines. De quoi donner le ton d’un mandat qui ne sera pas de tout repos.

Remplir les fonctions de ministre de l’Intérieur est une tâche ardue, ce ne sont pas les prédécesseurs de Bruno Retailleau qui diront le contraire. Pour son baptême du feu, le ministre de 63 ans doit gérer, entre autres, le dossier du meurtre de Philippine, une jeune étudiante tuée alors qu’elle rentrait chez elle par un individu soumis à l’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Philippine a été tuée entre vendredi et samedi, la veille de l’annonce du gouvernement.

« Ces faits ne sont pas des ‘faits divers’ », a déclaré ce dimanche 29 septembre au JDD le « premier flic de France ». Ce terme me hérisse, car j’y vois une volonté de banaliser. On lui donne une dimension de hasard, de destin. Un homme politique doit refuser cette fatalité.»

« L’engagement interne que j’ai pris dès le début de la semaine est de tout faire en sa mémoire, quitte à bousculer les règles, à renverser la table, pour que cela ne se reproduise plus. Parce qu’à chaque fois, les mêmes causes produisent les mêmes drames », a-t-il déclaré.

Des schémas et des drames qui se répètent

Si le meurtre de la jeune Philippine a ému la France entière, d’autres affaires ont également renforcé le sentiment d’insécurité et d’une situation quasiment hors de contrôle. Un ressortissant tunisien, déjà connu pour des délits graves, a été mis en cause dans une affaire d’enlèvement, de séquestration et de viol dans la région nantaise, après avoir été libéré du centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes pour raisons médicales en juillet 2024. Il a fait l’objet d’une une interdiction de voyager.

Un trafiquant de drogue russe relevant de l’OQTF, libéré du même CRA après l’expiration du délai de 90 jours, est en garde à vue pour des faits de meurtre en bande organisée commis le 25 septembre, soit une semaine après sa libération.

« Ce n’est pas possible », s’insurge Bruno Retailleau. Nous atteignons un point de déséquilibre où les règles finissent par protéger davantage les individus dangereux que les victimes et la société. Nous ne pouvons plus accepter de nous protéger derrière des règles de droit qui ne protègent pas notre population.

Lorsque les règles sont défaillantes, il faut les modifier, que ce soit sur les libérations anticipées, la réponse pénale, les réductions de peine, la durée de détention, les conditions d’éloignement, le recours non suspensif des préfets au moment de la sortie en CRA. De telles tragédies ne doivent plus se reproduire », a déclaré le ministre.

Le JDD décrit un ministre de l’Intérieur marqué par ces événements, ayant hésité à se rendre aux funérailles de Philippine, avant de finalement y renoncer afin de respecter l’intimité de ses proches.

Cammile Bussière

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