Le ténor LR Bruno Retailleau a été nommé samedi ministre de l’Intérieur en remplacement de Gérald Darmanin, a annoncé le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Chef de file stratégique du puissant groupe Les Républicains au Sénat depuis 2014, l’élu vendéen, qui a une ligne ferme sur l’immigration, la sécurité et le respect de la laïcité, n’a cessé de dénoncer « le laxisme » du parti de Macron sur ces questions gérées par ce ministère. Bruno Retailleau s’est également opposé au mariage pour tous et au projet de loi sur la fin de vie voulu par Emmanuel Macron.
L’ancien protégé de Philippe de Villiers au Mouvement pour la France (MPF) aura fort à faire.
A 63 ans, le nouveau « Top Cop de France » coche la dernière case qui manquait à son CV politique : après avoir été conseiller général de Vendée (1988-2015), député (1994-1997), président du conseil général de Vendée (2010-2015), président du conseil régional des Pays de Loire (2016-2017), sénateur et président du groupe UMP puis Les Républicains au Sénat (depuis 2014), le voilà ministre.
Le syndicat de police UN1TÉ a déjà réclamé « le respect des engagements pris envers les personnels de la police nationale, pour leur déploiement sans précédent qui a largement contribué au succès » des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Dans un communiqué publié peu après l’annonce du nouveau gouvernement, le syndicat demandait également à Retailleau de « défendre les prochains budgets pour un fonctionnement digne de notre ministère » : « il est urgent d’assurer les meilleures conditions de travail aux policiers chargés d’assurer la sécurité de nos concitoyens. »
Le seul poids lourd du gouvernement Barnier
Figure de la droite libérale-conservatrice, Bruno Retailleau est un poids lourd du gouvernement Barnier. Partisan d’une « politique de civilisation », il s’est distingué par ses positions fermes sur les réformes sociétales, notamment son opposition au mariage pour tous et à l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Ces convictions risquent de susciter des critiques, notamment à gauche, où ses positions sur l’immigration, et notamment ses déclarations polémiques lors des émeutes de juin 2023, ont déjà provoqué des réactions.
Retailleau semble toutefois déterminé à suivre les traces de Georges Clemenceau, un autre Vendéen qui occupait le poste de ministre de l’Intérieur. Son arrivée à Beauvau pourrait marquer une nouvelle ère dans la gestion de l’ordre public, alors que la sécurité reste un enjeu majeur en France.
La passation de pouvoir entre Retailleau et Darmanin aura lieu lundi à 10h30, a appris l’AFP de source proche du dossier.
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