Dans le cadre verdoyant d’une ancienne décharge réhabilitée en ferme solaire par EDF à Manosque, Bruno Le Maire, en déplacement, n’a pas manqué de souligner l’importance de la production locale de panneaux solaires. A cette occasion, il a détaillé les objectifs ambitieux de la France en matière d’énergie solaire et la nécessité d’une production « Made in Europe ».
Un soutien européen à la production locale
La France, avec une vision claire pour 2035, aspire à produire 100 GW d’électricité solaire, un projet de 20 milliards d’euros. Bruno Le Maire s’interroge sur le bénéfice économique de cette somme massive. Fervent partisan de l’industrie nationale, il encourage fortement l’utilisation de fonds pour stimuler l’emploi et la technologie dans le pays. » Nous devons retrousser nos manches. Nous devons produire nos panneaux photovoltaïques sur notre territoire « , a-t-il déclaré.
Pour redynamiser le secteur photovoltaïque européen, concurrencé par des prix imbattables en Asie, il est lancé un appel aux géants de l’énergie pour qu’ils se tournent vers des solutions locales. La production européenne peine à suivre le rythme, mais la volonté politique cherche à rééquilibrer la balance commerciale.
Un pacte pour l’autonomie énergétique
Le « Pacte Solaire », initié par Roland Lescure, introduit une nouvelle approche, avec l’objectif de réaliser 30 % des commandes de panels des producteurs européens d’ici 2025. Un « Induscore », similaire au « Nutriscore », serait utilisé pour identifier les fabricants méritants. Des lettres d’intention sont déjà à l’étude pour cette année, promettant un premier soutien aux producteurs européens.
Malgré un accueil initialement mitigé, les développeurs français commencent à s’adapter à ce changement. Avec 29 signatures d’acteurs majeurs et le soutien des fédérations professionnelles, le pacte prend de l’ampleur. Les autorités se donnent deux mois pour rallier d’autres entreprises et consolider cet élan économique patriotique.
La Chine, un redoutable concurrent
L’argument économique est au cœur du débat : le coût des panneaux solaires ne représente qu’une fraction du budget global d’un projet solaire. Le ministère met l’accent sur la dimension collective plutôt que financière de l’effort demandé, appelant à une solidarité industrielle plutôt qu’à une analyse centrée sur les coûts.
Face à la pratique agressive du dumping des constructeurs chinois, l’Europe cherche à s’affirmer. La mise en œuvre du « Net Zero Industry Act » démontre cette ambition en favorisant l’acquisition de panneaux européens lors d’appels d’offres publics. Cette manœuvre vise à stimuler l’industrie solaire européenne, en établissant un front uni contre les assauts tarifaires chinois.