Barthélémy Philippe avec AFP / Crédits photos : AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, convoqués devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Pendant plus de deux heures, les deux ministres ont été interrogés sur le dérapage du déficit public, désormais estimé à 5,6% du PIB cette année, contre 5,1% initialement anticipé.
Un brin d’agacement
Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, est monté une dernière fois au créneau pour défendre sa politique budgétaire devant les parlementaires, estimant que la France pourrait tenir ses objectifs de déficit public malgré les menaces de dérapage. Pas une once de mea culpa, et même une pointe d’agacement : « Tout le monde ici ! Tout le monde, pendant la crise du Covid, pendant la crise de l’inflation, vous m’avez demandé de dépenser beaucoup plus. Tout le monde, sans exception », a lancé le ministre.
« On ne peut pas, pendant trois ans, haranguer le ministre des Finances (…) et revenir deux ans plus tard et dire ‘Mais vous n’avez pas assez bien tenu les comptes' », s’est-il défendu.
Loi de finances rectificative
Bruno Le Maire s’est même montré optimiste pour le retour du déficit public sous les 3 % en 2027. « À l’heure où nous demandons simplement de la lucidité et du courage, nous pouvons maintenir les 5,1 % de déficit en 2024. Nous pouvons et devons maintenir nos 3 % en 2027. C’est uniquement une question de choix politique », a-t-il poursuivi. Des choix politiques dont Bruno Le Maire n’aura pas à rendre de comptes. C’est le gouvernement Barnier qui devra s’en charger. De l’aveu même de Bruno Le Maire, il faudrait soumettre une loi de finances rectificative à l’Assemblée, ce qui paraît impensable au vu du calendrier budgétaire.
Quant à l’objectif de revenir sous les 3% en 2027, il nécessite plus que de simples choix politiques. Pour y parvenir, il faudrait générer une centaine de milliards d’euros d’économies sur trois ans. Et comme signe que l’économie française ne va pas très bien, l’Insee a annoncé ce lundi soir un abaissement de ses prévisions de croissance pour le troisième trimestre : 0,4% du PIB, contre 0,5% initialement prévu. Un changement qui s’explique, entre autres, par l’incertitude politique.
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