Sa déclaration a fait l’effet d’une bombe. Bruno Le Maire assure enfin qu’il ne touchera pas à la prise en charge des maladies de longue durée (ALD) pour trouver des économies après l’annonce du déficit en baisse en 2023. « Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD »qui sont « un pilier essentiel de la solidarité »a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances dans un entretien au quotidien Ouest de la France ce dimanche 31 mars.
Dans une interview avec Mondele 6 mars, annonçant les premières pistes du plan de 10 milliards promis, Bruno Le Maire s’interrogeait à voix haute : « Comment éviter les dérives des dépenses liées aux pathologies de longue durée, tout en continuant à protéger les patients ? De quoi faire craindre que l’État ne touche aux remboursements liés à l’ALD, pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
« Mais c’est justement parce que nous voulons protéger ces malades – ils sont douze millions – qu’il faut réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social. » a indiqué le ministre à Ouest-France, soulignant le « choix » faire. Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a déclaré vendredi « ouvrir » à toutes les propositions pour faire des économies.
Un contrat spécial pour les plus de 55 ans
S’il n’est plus question de toucher à l’ALD, voici les seniors au chômage qui arrivent dans le viseur de Bruno Le Maire. « Est-il vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d’indemnisation plus longue ? N’est-ce pas une manière de transformer l’assurance chômage en retraite déguisée ?»ouvre le ministre à Ouest de la France. Il propose « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, recevraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de leur pension ». Interrogé sur le support de cet appareil, il a répondu : «Je suis pour le partage des coûts»en ajoutant que « Les entreprises ont une responsabilité particulière à exercer ».
Le ministre évoque également une réforme des indemnités journalières tout en « Les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid »voulant ainsi ouvrir le débat «dès cette année afin de lutter contre les abus»Dans « un principe de justice envers ceux qui travaillent ».
Interrogé sur la possibilité de voir les retraites et les prestations sociales être à nouveau réévaluées en fonction de l’inflation en 2025, le ministre a répondu que « cela sera décidé lors du budget 2025 ». «La question sur la table en ce moment est celle des économies supplémentaires nécessaires en 2024 pour garantir un déficit inférieur à 3% en 2027»il explique. « La situation géopolitique a changé. Je présenterai donc les nouvelles prévisions de déficit et de dette d’ici dix jours, lors de la présentation du programme de stabilité au Conseil des ministres.précise le ministre.