Bruno Le Maire met en garde contre une possible « crise de la dette » si le RN met en œuvre son programme
Le ministre de l’Economie et des Finances dénonce le programme économique du Rassemblement national qui pourrait, selon lui, conduire la France vers une crise de la dette.
Le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a jugé mardi qu' »une crise de la dette est possible en France » si le Rassemblement national (RN), donné favori dans les sondages pour les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet, mettait en œuvre son programme.
« Jamais » depuis 2017, date de l’arrivée de Bruno Le Maire à son poste, sauf pendant la pandémie de Covid-19, « on n’a vu l’écart de taux (d’emprunt, NDLR) sauter aussi brutalement entre la France et l’Allemagne » Si le RN met en œuvre Selon son programme, une crise de la dette est possible en France », a estimé Bruno Le Maire lors d’une réunion de lancement de la campagne électorale à Pacy-sur-Eure, dans son rapport. ancien fief électoral de l’Eure.
« Nos créanciers sont inquiets »
Aux côtés du ministre de la Défense Sébastien Lecornu, autre ancien élu du département, Bruno Le Maire a souligné que l’écart entre le taux d’emprunt de la France sur sa dette souveraine et celui de l’Allemagne (le « spread ») était désormais supérieur à celui existant entre les taux d’intérêt. du Portugal – un pays dont les titres de créance sont traditionnellement considérés comme moins sûrs que ceux de la France – et de l’Allemagne. «Nos créanciers sont inquiets, commencent à bouger, à froncer les sourcils», a constaté le ministre des Finances. « Depuis qu’une victoire du RN est devenue possible, le coût de la dette française a explosé », a-t-il ajouté.
« Nous n’avons pas les moyens de financer les dizaines de milliards d’euros supplémentaires de Mme Le Pen », figure de proue du parti d’extrême droite RN, a assuré Bruno Le Maire.
Le taux d’emprunt français à dix ans est monté à 3,32% mardi vers 11h30 GMT après avoir déjà augmenté la veille. Vers 17h30 GMT, il s’établissait à 3,23% quand, au même moment, son équivalent allemand, considéré comme le plus sûr d’Europe, était à 2,62%. Le taux d’emprunt du Portugal à dix ans était de 3,26 %.