Bourse Entreprise

Bruno Le Maire lance la chasse aux normes européennes anti-compétitives

Favoriser les contrats européens dans la passation des marchés publics est l’un des vœux du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Il évoque également des normes moins strictes en Europe.

Publié


Temps de lecture : 2 minutes

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à l'issue d'une réunion trilatérale sur la politique industrielle européenne à Meudon, près de Paris, le 8 avril 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

La Chine était dans le collimateur de la rencontre organisée, lundi 8 avril, à Paris, par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avec ses homologues allemand et italien. L’idée de mettre toujours plus d’Europe dans les contrats de nos grandes entreprises n’est pas nouvelle et la situation ne s’est pas améliorée. Le déficit commercial entre la Chine et l’Europe a triplé en dix ans, passant de 100 à 300 milliards d’euros. L’objectif est donc d’insister une nouvelle fois sur l’importance de réserver les marchés publics aux produits « made in Europe » ou, à minima, d’avoir un contenu européen dans les appels d’offres (jusqu’à 40, 50 ou 60 %), voire d’imposer une qualité importante. ou des critères environnementaux sur les produits étrangers dans les marchés publics.

Opinions européennes divergentes

Parmi les grands partenaires européens, l’avis ne fait pas l’unanimité. D’où la réunion organisée lundi à Paris pour tenter de parvenir à un accord au moins avec les deux autres grands pays industriels du vieux continent, l’Allemagne et l’Italie. Le plus réticent étant l’Allemagne. Aux yeux de Berlin, imposer trop de « made in Europe » dans les marchés publics internationaux reviendrait à nous tirer une balle dans le pied. L’Allemagne craint des mesures de rétorsion sur ses propres produits, car la Chine est son principal partenaire commercial.

Cette attitude n’est pas nouvelle de la part de l’Allemagne, sauf qu’aujourd’hui, et Bruno Le Maire insiste sur ce point, dans certains domaines économiques comme les panneaux photovoltaïques, les voitures électriques ou les batteries, l’Europe est devenue une simple économie de rattrapage. Nous ne sommes pas proactifs.

À la recherche de normes

Parmi les solutions évoquées par notre ministre de l’Économie figurent des règles plus simples au niveau européen, et surtout des normes moins strictes. Ces normes représentent désormais un véritable marché pour les entreprises et cabinets spécialisés. Ils nuisent aux entreprises européennes en les rendant moins compétitives face aux Chinois et aux Américains et rendent nos produits plus chers sur la scène internationale.

Lors de leur réunion trilatérale, Paris, Berlin et Rome ont publié un communiqué très formel dans lequel ils s’engagent à poursuivre les normes européennes. Rien, du moins à ce stade, qui pousse l’Europe à vraiment montrer les dents. Prochaine étape la semaine prochaine avec un Conseil européen extraordinaire réunissant les 27 Etats membres.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page